La Maker Faire Paris 2016 en images
Publié le 2 mai 2016 par la rédaction
Joli score! Pour sa 2ème édition à la Foire de Paris (et sa 3ème édition parisienne) les 30 avril et 1er mai, la Maker Faire double sa fréquentation avec 65000 visiteurs. Retour sur un week-end non-stop de frénésie makeuse.
Jackpot pour la Maker Faire Paris 2016 ! La foire des makers, cette année implantée à l’entrée même du site de la Foire de Paris, a attiré plus de 65 000 curieux les 30 avril et 1er mai, multipliant par deux la fréquentation de son édition précédente. Se hissant du coup en deuxième position européenne, derrière la Maker Faire Rome, qui avait enregistré le nombre record de 100 000 visiteurs en octobre dernier. Cette foire au DiY, née en 2006 aux Etats-Unis sous la houlette du magazine Make, est organisée dans quelque 160 villes un peu partout dans le monde.
Démos pour le public de la Foire de Paris
300 projets, 850 makers… Pour cette Maker Faire à la tonalité nettement moins commerciale que les précédentes, les makers invités se sont mis en mode démos grand public et animations non stop de robotique, d’électronique, de couture ou encore de musique DiY. Difficile d’ailleurs de se frayer un chemin jusqu’aux ateliers bondés du Techshop et de Leroy Merlin, entre deux démonstrations électrisantes du youtuber superstar Experimentboy, les déambulations de la fourmi géante des Machines de l’Ile de Nantes et les vols de drone aérostat du fablab Lorem.
« La qualité de la programmation des makers reflète l’intérêt qu’ils portent à Maker Faire Paris. On sent qu’ils préparent leurs projets pour qu’ils soient prêts à l’heure pour cette grande fête qui est aussi la leur », déclare en guise de bilan Bertier Luyt, l’organisateur de la Maker Faire Paris.
Premier effet visible de l’annonce du plan Cité des makers lancé par la mairie de Paris en février : les Ateliers de Paris, les associations et les écoles supérieures de la ville comme l’école Boulle étaient présents en force. In situ, la mairie s’est même fendue d’un hackathon de l’alimentation et de l’autosuffisance alimentaire. A priori, une bonne idée. Mais entre deux hacks de pâtes au pesto, en dehors des étudiants en design participants, elle a eu bien du mal à remporter les suffrages du public.
Best-of Makery
Pendant les festivités, Makery était sur son stand, pour répondre aux questions nombreuses, montrer des labs à la Cardboard en 360° et présenter sa carte des labs à la découpe laser, mais aussi dans les allées. Tour d’horizon en images de nos coups de cœur et des projets à suivre.
Irekiplay ouvre le jeu à la Maker Faire
Un circuit à dessiner au feutre et c’est parti pour une course d’Ozobot, des minirobots qui, en fonction de leur couleur, forme ou longueur, clignotent ou s’allument, accélèrent ou bifurquent… Murielle Noiriel, qui organise chaque année en France le Global Cardboard Challenge, un concours de jeu de construction à base de cartons recyclés, présente à la Maker Faire quelques-uns des objets qu’elle mettra en vente sur Irekiplay d’ici 15 jours. Sa start-up dédiée au « jeu ouvert » n’est pas qu’un site de vente en ligne et propose des ateliers créatifs aux noms évocateurs : « Irekilab Supermaker » ou « Irekilab Tinkerbelle » (pour les filles uniquement). A suivre !
Lancement et infos sur Irekiplay
La vraie fin des lunettes chères?
Elle fait partie des petits nouveaux de la Maker Faire. L’association Impression Humaine, créée en 2014, veut faciliter l’accès aux matériels médicaux aux plus démunis. Elle présentait à la Maker Faire son projet de lunettes open source en bois et plexiglas réalisées à la découpe laser et à l’imprimante 3D. Pour les verres, l’association cherche des partenariats avec des opticiens. A suivre.
Et Toysfab pompait, pompait
L’excellent et habitué des Maker Faire, Toysfab a une fois de plus mis le feu avec ses tutos réalisés en direct, comme ce distributeur de bonbons qui se mérite.
Les fablabs des Yvelines jouent la carte de la récup’
Du côté des fablabs, le Sqylab et le Sunlab des Yvelines ont fait démonstration de leurs protos de machines à commande numérique fabriquées en matériaux de récup’ par leurs adhérents. Sur le stand, un ancien robot de laboratoire hospitalier transformé en fraiseuse numérique s’active avec plus ou moins de réussite. Plus loin, un bénévole du Sqylab lance l’impression de figurines hautes de 3 cm sur une mini imprimante 3D de sa conception faite de vieux lecteurs CD, « d’une carte de prototypage maison » et d’un plateau en bois de récup amovible. « Notre démarche éco-responsable est très bien accueillie par les entreprises, ravies de se débarrasser de leur matériel informatique obsolète ou leurs vieux meubles », explique Arnaud Sauzeat, vice-président du Sqylab. D’ailleurs, cet écofablab de Saint-Quentin-en-Yvelines « qui déborde » inaugure le 28 mai ses nouveaux locaux, plus grands, pour y installer à terme une matériauthèque pour makers.
Le Wikitour du Wikifab
Toujours au rayon fablabs, le projet de plateforme Wikifab fait le tour des makers présents pendant la Maker Faire en préfiguration de son lancement début juin. Destinée à faciliter la vie des fablabs en mal de documentation, cette plateforme de partage de tutoriels libres est pour le moment disponible en version bêta. « Mais on va bientôt faire un Wikifab Tour des fablabs français pour répertorier leurs projets open source et les aider à les documenter », explique Clément, l’un des membres de l’équipe. Pour le moment encore franco-français, le projet est en discussion pour obtenir le soutien de la fondation Wikipédia, pour lancer une version multilingue et internationale.
Les portes de la @MakerFaireParis viennent d'ouvrir ! Venez nous voir pour discuter documentation et tutoriels. pic.twitter.com/qy5wDCWK4A
— Wikifab (@wiki_fab) May 1, 2016
Le site en version bêta Wikifab
Faites du bruit!
Autre pôle d’attraction : les ateliers de lutherie électronique de Trublion et de Brutpop, deux collectifs d’artistes que Makery suit de près (voir ici et là) et invités pour la première fois sur l’événement. Emilien Ghomi, l’un des trublions de service, montrait pour la première fois au public ses instruments nés pour la plupart au sein du hackerspace parisien la Blackloop. Pour joindre le son à l’image, les autres membres du collectif sont partis en impro avec leurs gestuelles et mimiques uniques, histoire de remettre un peu d’interprétation vivante dans une musique électronique souvent désincarnée.
Encre conductrice à tous les étages
Les étudiants de l’EPSAA, l’école professionnelle des arts graphiques de Paris, ont planché sur une ville imaginaire… On la visitait au casque audio et en glissant le doigt sur la peinture conductrice, qui déclenchait des extraits sonores et cinéphiles.
Avec de l’encre conductrice, toujours, la toute jeune association Span présentait son projet Th(ink) d’atelier collaboratif pour les enfants. Ils conçoivent des fresques en papier augmenté, dessinent et assemblent les histoires, avant d’y ajouter des animations DiY ou des effets de mapping sonores.
Eric Pergament et ses boîtes à radioscoper
Les Radioscopes d’Eric Pergament ont un peu souffert ce week-end du voisinage bruyant d’Experimentboy… Il faut dire que les vieilles radios dans lesquelles l’artiste a installé ses microsaynètes augmentées d’électronique (à l’aide d’un amateur de bidouille Arduino) diffusent un son tout doux… Mais pas forcément serein. A l’image de cette reconstitution de l’appartement de Patrick Henry, en train de regarder son interview au 20h de Tf1 (retransmise dans l’écran pour voiture recyclé pour l’occasion) où, après 48 heures de garde à vue, il niait avoir tué un enfant de 7 ans. Il a finalement été condamné à la prison à perpétuité. Dans une autre vieille radio, c’est un naufragé qui voit passer sous son nez un paquebot qu’il appelle en vain… On aime le petit côté Pierrick Sorin, version faits divers.
Et le dino s’en va
Retrouvez toutes les photos de la Maker Faire Paris 2016 sur le compte Flickr de Makery