Makery

Festival Open Source Body: ouverture en images

Coup d'envoi des ateliers Open Source Body à la Paillasse (le bébé n'est pas vrai...). © Pauline Comte

Le festival Makery du matériel pour la science ouverte a débuté hier lundi avec les premiers ateliers et discussions entre artistes, performeurs, chercheurs et hackers. 

C’est parti pour les ateliers du festival Open Source Body, le premier événement sur le matériel pour la science ouverte organisé par le medialab Makery du 22 au 27 janvier à la Paillasse, au CRI et à la Gaîté lyrique. Enfin… au moins pour deux ateliers (sur les trois prévus), les mentors du workshop Open Science Friction étant restés coincés dans leur lab mobile à quelques heures de Paris. Diagnostic du garage : infiltration d’eau dans le moteur. Il faut dire que ces derniers jours ont été particulièrement pluvieux – la Seine déborde. Premières impressions en images sur les ateliers à la Paillasse qui forment la première partie du festival (avant leur restitution le 26/01 et une journée grand public le 27/01 à la Gaîté lyrique).

Les mains dans le body

L’atelier Unborn0X9 mené par l’artiste Shu Lea Cheang démarre sur les chapeaux de roue avec la mise en place d’une équipe aux multiples compétences. Les experts en ultrasons d’Echopen et Labomedia installent le prototype d’écho-stéthoscope en un temps record et commencent à en expliquer les premiers principes aux artistes sonores et musiciens (Gaël Segalen, Paula Velez) autour de tests d’imagerie d’un bébé fantôme (comprendre : jouet réplique pour s’exercer) plongé dans un aquarium. L’atelier accueille également trois bio-académiciens du fablab Digiscope de Gif-sur-Yvette qui proposent rapidement d’améliorer l’image échographique de la poupée en testant plusieurs solutions… bouchères.

Jérôme Dubois d’Echopen plonge le baigneur fantôme dans son aquarium. © Pauline Comte

La présence de tissu vivant est en effet nécessaire pour faire fonctionner l’écho-stéthoscope et donc discerner le faux bébé sur l’image. On a donc pensé à un foie animal. Avant de procéder à l’opération délicate consistant à équiper le bébé nageur dudit foie, les participants interrogent les chargés de commissions. Bœuf ou veau ? « Le foie de bœuf était moins cher. » On a suivi de près les étapes de l’intervention consistant à intégrer le foie dans le poupon.

Présentation de «Maurice» (le foie), par Romain di Vozzo (Digiscope, de dos) et Jérôme Dubois (Echopen). © Pauline Comte
Incision du bébé nageur au cutter. © Pauline Comte
Insertion du foie avant de refermer la cicatrice avec de la colle chaude. © Pauline Comte
Retour du baigneur dans l’aquarium dans un sac étanche pour éviter l’hémorragie. © Pauline Comte
Jérôme Dubois et Brice Poirier (Digiscope) et Shu Lea Cheang effectuent de nouveaux tests. © Pauline Comte

Dans le même temps, une autre partie de l’atelier consiste à préparer des entretiens pour les jours qui viennent. Les enquêteurs recherchent toujours des femmes prêtes à témoigner sur leur relation à la grossesse. Nous contacter.

« Le foie ne chante pas encore », dit Jérôme Dubois, mais les participants ont encore quelques jours pour améliorer l’image et le son pour la performance samedi à la Gaîté lyrique. En attendant, le bébé passera la nuit au réfrigérateur.

Devenir non-alien

Quelques mètres plus loin, une tout autre ambiance règne dans la salle occupée par Aliens in Green. Ils sont une dizaine rassemblés pour jeter les bases d’un jeu de plateau permettant d’éclairer la controverse des perturbateurs endocriniens selon des principes d’activation performative.

Comment vivre dans un monde dans lequel on consomme des perturbateurs endocriniens? © Pauline Comte

En projet, il s’agit d’alterner jeu de cartes géo-économique et théâtre participatif. Les différentes phases impliquent la collecte d’urine, de l’extraction d’hormones, l’écriture de scénarios, un peu de cuisine…

«Serious game» en cours. © Pauline Comte

Dès le premier jour, les discussions débordent. Elles rassemblent des étudiants en médecine et en game design, des chercheurs en écologie ou en anthropologie. De Bruxelles et Barcelone, sont venues Femke Snelting et Jara Rocha, du programme de recherche Possible Bodies. Chacun apporte son point de vue sur les possibles fils narratifs du jeu. A suivre, notamment vendredi 26 janvier à la Gaîté pour une restitution des ateliers.

On parle politique des toxicités pétro, agro et pharma. © Pauline Comte

En savoir plus sur le projet d’écho-stéthoscope d’Echopen

Tout le programme du festival Open Source Body