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Bientôt un accélérateur de protos à Paris-Saclay?

Esquisse du futur accélérateur hardware Les Garages. © AD REM Architecture

Pour éviter la fuite des cerveaux et des protos, le cluster francilien Paris-Saclay devrait accueillir en 2018 Les Garages, un accélérateur de projets hardware, le chaînon manquant du prototype à l’industrialisation.

Y a-t-il une vie après le proto ? C’est la question que s’est posée Bertrand Marquet, cofondateur du lab d’entreprise Le Garage Nokia (ex-Garage Alcatel-Lucent), constatant que nombre de start-ups étaient contraintes à l’exil, proof of concept sous le bras, faute de trouver en France les solutions pour franchir l’étape de l’industrialisation. D’où son projet d’implanter un accélérateur hardware baptisé Les Garages au cœur du plateau de Paris-Saclay, le prestigieux cluster universitaire et technologique francilien.

« L’idée a germé au détour d’une conversation avec Christian Van Gysel de TEDx Saclay, explique-t-il. Sur Paris-Saclay, nous avons vu passer de nombreuses start-ups prometteuses comme Prynt (une imprimante instantanée pour smartphone façon Polaroid, ndlr) qui sont d’abord parties à Shenzhen pour produire, puis à San Francisco pour développer leur business. »

100 jours d’accélération

Objectif : éviter cette fuite de start-ups en mettant à leur disposition un accélérateur matériel doté d’une micro-usine et d’équipements haut de gamme pour pouvoir passer en 100 jours d’un prototype garage à un produit industriel. « Cette micro-usine sera un espace mutualisé qui fera entre 2000 et 2500m2 et sera équipée des mêmes machines que celles que l’on trouve dans l’industrie », ajoute Bertrand Marquet. Les Garages seront accessibles aussi bien aux fablabs du plateau qu’aux incubateurs, aux PME et aux grands groupes. « Cette mutualisation des machines va permettre de les amortir, c’est là que l’on retombe dans les bénéfices d’un tiers-lieu. » Le coût du projet (dont le montage est en cours) est de l’ordre de plusieurs millions d’euros, consacrés à la construction du lieu et à l’achat des équipements.

«Il faut changer le modèle d’accélération des protos.»

Bertrand Marquet, cofondateur du Garage Nokia

Conçu avec Pascale Ribon, ancienne directrice de l’école d’ingénieurs Estaca et l’architecte Mathieu Lebouc, le bâtiment circulaire rassemblera plusieurs plateformes pour l’électronique, l’impression 3D, la mécanique, mais aussi des logements, des espaces d’exposition et un pitch theater. Un dispositif qui n’a pas vraiment d’équivalent en France, ni même en Chine, affirme Bertrand Marquet. « L’aspect immersif est important, aussi bien pour développer ses prototypes que pour tester la solidité de l’équipe. Par exemple, l’accélérateur géant Hax à Shenzhen exige que les équipes restent sur place, pourtant, même eux n’ont pas de structures totalement intégrées. »

Le projet, qui devrait voir le jour en 2018, sera officiellement présenté au WAI Massy-Saclay (We Are Innovation) le 3 avril prochain. Son implantation est encore en discussion, mais le site pressenti est celui du campus Data4 de Marcoussis.

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