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On a testé le nouveau Raspberry Pi 3B+

Dernier-né de la famille Raspberry Pi, le 3B+ a été mis sur le marché le 14 mars 2018. © Arthur Baude

Le Raspberry Pi 3B+, dernière version du nano-ordinateur prisé des makers, est sorti à la mi-mars. Pour évaluer ses qualités, on a demandé au designer maker Arthur Baude de le tester.

Le dernier nano-ordinateur de la famille Raspberry va-t-il confirmer le succès de ses aînés ? Mi-mars, la fondation Raspberry dévoilait son Raspberry Pi 3B+, une version boostée du Raspberry Pi 3B sorti en 2016. Sa promesse ? Offrir davantage de vitesse et de réseau, tout en restant abordable. Car le credo de la fondation Raspberry est la démocratisation du prototypage rapide et de la programmation pour tous et à bas coût.

Fondée en 2009 par David Braben, un programmeur britannique de jeux vidéo, cette fondation caritative fait la promotion du code dans les écoles grâce à ses cartes de prototypage low-cost qui combinent tous les composants informatiques d’un vrai ordinateur : un processeur ARM, de la mémoire vive, un emplacement pour une carte (Micro)SD, ainsi que des entrées/sorties classiques type USB ou HDMI. Plébiscité par les makers et les bricodeurs au même titre qu’Arduino, le Raspberry connaît un succès planétaire : en 2017, plus de 14 millions d’exemplaires de ce nano-ordinateur ont été écoulés, en faisant au passage l’ordinateur britannique le plus vendu de tous les temps.

Avec son nouveau Raspberry Pi 3B+, la fondation promet de tripler les débits, notamment grâce à un ethernet gigabit et une puce wifi en 5GHz, le tout au même prix que sa version antérieure 3B aux alentours des 35$ (29€). Nous avons demandé au designer et maker Arthur Baude de le tester. Alors, vraie évolution ou simple amélioration ?

Présentation du Raspberry Pi 3B+:

L’avis d’Arthur Baude

« A première vue, la carte reste globalement la même, avec surtout des évolutions sur la puissance de calcul du processeur et la vitesse, en wifi et par ethernet. »

« Là où se joue vraiment la différence est que la carte supporte désormais le POE (Power Over Ethernet), ce qui permet d’alimenter entièrement la carte via le câble ethernet, sans avoir besoin d’alimentation, ni de batterie. Par contre, il faut avoir un réseau compatible et un HAT (Hardware Attached on Top) dédié, c’est-à-dire une carte additionnelle permettant de passer le courant et les données par un seul câble, à la manière du shield chez Arduino. »

«Une expérience un peu plus fluide et des taux de transfert accrus.»

Arthur Baude

« L’autre grosse nouveauté, c’est une puce wifi beaucoup plus performante, cachée dans le nouveau composant métallique avec la petite framboise. Elle supporte les bandes en 5GHz, alors que le Raspberry Pi 3B tournait sur du 2,4GHz. C’est intéressant car il y a beaucoup d’interférences sur les bandes de fréquence en 2,4GHz, les plus utilisées, et parce que peu de terminaux sont compatibles 5GHz. Son nouveau circuit ethernet est également beaucoup plus rapide. »

Faux jumeaux: à gauche, le Raspberry Pi 3B, à droite, sa version 3B+. Seule différence, le petit carré métallique orné d’une framboise qui cache la nouvelle puce wifi. © Arthur Baude

« Première surprise lors du test, la carte démarre en 17 secondes contrairement au modèle B qui met bien 1min30 pour arriver sur le bureau. En testant un transfert via ethernet sur un réseau local, on gagne également 30% à 50% de vitesse de transfert. »

« Par ailleurs, la carte est un peu plus rapide grâce à un nouveau SoC (System on a Chip, ce système complet embarqué sur une puce qui peut comprendre de la mémoire, un ou plusieurs microprocesseurs, des périphériques d’interface, etc., ndlr). On passe d’un cadencement du processeur (CPU) de 1,2GHz à 1,4GHz. En revanche, le processeur graphique (GPU) reste inchangé. »

« Mais le grand intérêt de cette nouvelle carte Raspberry Pi reste son POE : on pourra alors mettre en œuvre des installations Raspberry alimentées uniquement par un seul câble réseau, ce qui peut s’avérer très pratique, par exemple, pour des professionnels qui travaillent avec des murs d’écrans vidéo façon système PiWall et qui n’ont pas envie de s’encombrer avec du câblage qui déborde dans tous les sens. »

Démonstration d’une installation d’écrans type PiWall:

Le site d’Arthur Baude 

Retrouvez sur Makery quelques tutos réalisés avec un Raspberry: le nichoir connecté, la Recalbox, la télécommande gestuelle, la borne d’arcade