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Piccolissimo, le plus petit drone au monde

Les deux versions du Piccolissimo, à peine plus grosses que quelques cents. © Modlab

Des chercheurs de l’université de Pennsylvanie ont inventé Piccolissimo, un drone de 28 millimètres de diamètre et 2,5 grammes. Ce mini drone pourrait effectuer toutes sortes de tâches, seul ou en essaim.

Londres, de notre correspondante

Demain, des essaims de drones minuscules dans nos cieux. Le Modlab, laboratoire de robotique modulaire de l’université de Pennsylvanie, vient de mettre au point le plus petit drone autonome au monde, rapporte Futura. Leur mini drone, qui répond au nom de Piccolissimo, mesure 28mm de diamètre et pèse environ 2,5g. Un deuxième modèle, contrôlable à distance, mesure lui 39mm et pèse 5g.

Le Piccolissimo à côté du drone dont sont issus ses composants. © Modlab

Plutôt que les quatre hélices habituelles, le mini drone n’en a qu’une, et un seul moteur récupéré sur un quadrirotor. « Chaque fois qu’un quadrirotor plus petit sort sur le marché, nous pouvons construire un plus petit Piccolissimo en utilisant un des quatre moteurs à hélices », précisent les chercheurs Mark Yim et Matthew Piccoli sur un post de blog qui présente leur création. Le corps du drone a été imprimé en 3D.

Stabilité passive

Pour gagner de la place, les deux chercheurs s’appuient sur la stabilité passive de l’appareil, une stabilité par design qui permet au drone de retrouver un équilibre après un mouvement tout en se débarrassant de « mécanismes complexes et de déclencheurs », expliquent les deux chercheurs de l’université de Pennsylvanie dans une recherche sur le sujet publiée en 2014.

Le Piccolissimo peut ainsi être réduit à son minimum : un objet volant fabriqué à partir d’un rotor (partie en rotation de l’appareil, soit les hélices), d’un stator (partie fixe) et d’un vérin unique (tube cylindrique capable de créer un mouvement), capable de planer sans contrôle actif des mouvements. « Contrairement aux quadrirotors, qui estiment la direction de la gravité grâce à des accéléromètres et des gyroscopes des centaines de fois par seconde puis actionnent leurs quatre moteurs, nous avons créé Piccolissimo pour utiliser ses dynamiques et aérodynamiques et garder la gravité selon une direction désirée », expliquent les chercheurs.

Présentation du Piccolissimo, par Modlab: 

Le mini drone se dirige grâce à un moteur unique et légèrement excentré, qui crée un moment de torsion tentant de retourner l’appareil. Mais comme le drone tourne lui aussi très vite, il ne se retourne pas. En modifiant l’impulsion du moteur, on modifie la direction du Piccolissimo qui peut ainsi être dirigé.

Les robots insectes de Harvard

Mais à quoi ça sert ? Simplifié, ce drone est moins cher à fabriquer et moins susceptible de subir des défaillances de composants. Capable de porter une charge de 1g, ce mini drone pourrait ainsi être affublé d’une caméra ou d’un capteur. On pourrait donc imaginer un capteur à 360 degrés, suggèrent les chercheurs, comme pour les radars d’aéroport ou les instruments météorologiques de type Toto, instrument d’observation utilisé dans les années 1980 pour mesurer les caractéristiques des tornades. 

En mai, l’université d’Harvard avait elle aussi développé son drone miniature, le Robobee. Inspiré par la biologie d’une abeille, l’insecte drone, 3cm d’un bout à l’autre de ses ailes pour 0,08g, pourrait avoir une myriade de possibilités, imaginaient alors ses créateurs. Comme des missions de recherche et de sauvetage, de surveillance mais aussi le contrôle environnemental et la pollinisation des cultures. Fans de Black Mirror, vous êtes autorisés à paniquer.

En savoir plus sur le Piccolissimo