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Tendances de la glisse urbaine avec le festival Autonomy

Test de skateboard électrique sur le parquet de la Grande Halle de la Villette pendant le festival Autonomy. © Nicolas Barrial

Autonomy, premier festival consacré à la mobilité urbaine, du 7 au 9 octobre à la Villette à Paris, a présenté les solutions pour rouler propre dans la ville connectée. Petite revue de l’anti-Mondial de l’automobile.

Du 7 au 9 octobre, les 18 000m2 de la Grande Halle de la Villette ont servi de piste d’essai pour des déplacements plus fluides, plus connectés, avec une empreinte carbone minimum. Ross Douglas, le fondateur de premier festival Autonomy, accompagné de partenaires comme Transdev, la SNCF ou la Mairie de Paris, voulait proposer une vitrine des mobilités douces sur fond d’une ville collaborative.

Un véhicule autonome Transdev faisait office de petit train du festival. © Nicolas Barrial

Des conférences animées par Oui Share avaient débuté dès jeudi pour familiariser le public avec cette nouvelle scène du transport. La plus cocace aura sans doute été celle à laquelle participait Uber, également partenaire, intitulée « Les start-ups, c’est comme les chatons…». Sous-entendu, c’est mignon tant que c’est petit. Mais le festival était avant tout un évènement grand public et l’occasion de goûter aux alternatives pour « co-commuter » joyeusement (terme anglais qui désigne le partage des modes de transport).

Une scène de la ville de demain, peut-être? © Nicolas Barrial

La e-bicyclette ne fait pas de gros mollets 

L’hybride, ça concerne aussi les bicyclettes avec assistance électrique. Raisons invoquées : arriver en nage au bureau, habiter Ménilmontant ou ne pas avoir fait de sport depuis 10 ans. Bref, le coup de pouce pour abandonner sa voiture, tout en conservant sa dignité. Bien qu’équipée d’une batterie de la taille d’une cartouche de toner, l’e-bicyclette a toujours accès aux pistes cyclables. Et les fabricants font un véritable concours d’origami pour la rendre pliable. En effet, vu le prix (à partir de 1 000€), mieux vaut ne pas la laisser dans la rue.

Bicyclette électrique Hampton pliée, avec petits roulettes de transport. © Nicolas Barrial
Motocyclette? Cyclomoteur? Peu importe si l’on reste dans la législation vélo. © Nicolas Barrial
L’e-bike, lui, se passe carrément du pédalier. Ici, le K1 de Lehe. © Nicolas Barrial

Catégorie OVNI, la bicyclette électrique tapis roulant

Les riders du bitume se mettent à l’électrique

La glisse sur trottoir, avec les trotinettes, skateboards et autres longboards, se développe, et leur version électrique aussi, profitant de l’absence de législation sur la question. Les accélérations sont contrôlées à l’aide d’une manette ou d’un smartphone et la fabrication numérique est passée par là. Il existe des tutoriels experts pour en fabriquer soi-même. C’est là dessus que ce sont appuyés les Berlinois de Faraday Motion, présents sur le salon, avec leur Hyperboard imprimé en 3D

Hyperboard de Faraday Motion, un longboard en fabrication numérique. © Nicolas Barrial

Un skate-board électrique à l’essai sur la piste

Les gyropodes défient la gravité et font tourner les têtes

Le gyropode n’est pas un mollusque mais un engin auto-stabilisé à l’aide de gyroscopes, popularisé il y a quelques années par le fameux Segway (représenté au festival par Ninebot), qui n’en finit plus de faire des petits. Une roue, deux roues – parfois appelé hoverboard en référence au skateboard de Retour vers le Futur –, des petits malins y ont même associé une chaise pour le transformer en Kart. C’est séduisant mais l’essai n’est pas toujours concluant, notamment avec les monowheels (une roue) : si les gyroscopes maintiennent l’équilibre avant/arrière, ils ne stabilisent pas latéralement. Bref, ça s’apprend.

Les entrailles de deux hoverboards d’O-chic, marque australienne. © Nicolas Barrial

Tout ce qui glisse sur la piste intérieure du festival

Le triporteur et son cousin, le biporteur

La bicyclette, sous ses airs de bonne élève, est un peu égoïste. Comment faire si on a plusieurs enfants ou que l’on transporte des marchandises ? Pour rester propre sans revenir à la voiture à cheval, la solution, c’est le triporteur. Il suffit de faire un tour en Asie pour savoir qu’il peut transporter vraiment n’importe quoi. Il a son spécialiste à Paris. Problème, il est un peu encombrant. Les Hollandais ont popularisé le biporteur ou vélo cargo. Avec sa caisse installée à l’avant du cadre allongé, le biporteur est plus maniable et se faufile mieux en milieu urbain.

Un petit tricycle triporteur en essai sur la piste extérieure du festival. © Nicolas Barrial
Les Français de Douze Cycles remballent en biporteur. © Nicolas Barrial

Dans la famille Lib’, je voudrais le scooter

On ne présente plus le vélo SAS (as a service) Vélib’, et son pendant automobile Autolib’. Et le scooter ? A Paris, Scootlib’ (JCDecaux) a été abandonné. Mais Cityscoot, une start-up parisienne, a bénéficié de la bienveillance de la Mairie de Paris. Et pour cause… C’est sans capitaux publics qu’elle développe son service. L’ensemble de Paris sera desservi dès décembre 2016, et 1 000 scooters seront déployés d’ici mars 2017. Coût d’une course de 20mn : 5€. A destination, le scooter pourra être déposé dans un des 30 000 parcs à moto parisiens. Une application permet de les localiser, et de visualiser l’autonomie restante.

Cityscoot en démo sur la scène principale. © Nicolas Barrial

Concours d’applis

Hack the city, le hackathon du festival, a fait plancher dix équipes sur la mobilité urbaine au travers du développement d’applications. Au terme des 48 heures, Wheely Map a reçu le deuxième prix pour son « Google Map des petites roues », les rollers, autrement dit l’appli qui permet d’éviter les pavés et les cotes à 10%. Quant à l’équipe de My Quest qui a empoché les 3 000€ du premier prix, elle propose un jeu qui récompense ceux qui privilégient écologie et sportivité dans leurs déplacements.

My Quest ludifie les bonnes pratiques du transport urbain. © Nicolas Barrial

Et on n’oublie pas la sécurité

Folding Helmet de Overade, le casque qui se plie. © Nicolas Barrial