Makery

Transmediale de Berlin : jouer la dévastation comme si elle se déroulait dans un monde persistant

We Are Not Sick (John Longwalker & Geert Lovink) durant 'Sad by Design'. Adam Berry, CC NC-SA 4.0.

L’édition 2020 de Transmediale avait pour thème cette année les « réseaux ». Il s’agissait également de la dernière édition dirigée par Kristoffer Gansing qui passe désormais le flambeau à l’Irlandaise Nora O ’Murchú. Rob La Frenais a suivi le symposium « End to End » pour Makery.

Le Berlin qui avait récompensé Poitras et Snowden en 2013 a toujours été le terrain des grandes luttes pour la liberté de l’information et de la confrontation entre les activistes et les grandes entreprises du numérique, Facebook, Google et Amazon, et l’édition 2020 du symposium n’a pas fait exception. Dans les heures de clôture de la conférence, on ressentait le grand désespoir face à l’effondrement de la neutralité du net, la lutte des activistes solitaires « conscients du réseau » contre les béhémoths des réseaux sociaux paraissant perdue d’avance et s’apparentant à la bataille pour transformer le monde face au réchauffement climatique. J’ai pu assister aux événements de la scène principale, mais comme toujours à la Transmediale, les horaires m’ont empêché de couvrir les événements parallèles.

La fin des fins

Le symposium commençait de manière énergique et prometteuse avec « The Where and Whens of Networks » et un appel enthousiaste à contester l’idée que l’Internet existe en dehors du temps et de l’espace. Modérée excellemment par Diana McCarty de Reboot FM à Berlin, la chercheuse Michelle M. Wright présentait les récits historiques du « Passage du milieu » – les routes coloniales de l’esclavage. Elle utilisait cette idée pour illustrer sa notion du temps et de l’espace comme un élément essentiel pour comprendre l’histoire. La plupart d’entre nous ont l’idée, générée par le récit classique des « racines », qu’il y a eu une époque précoloniale où les Noirs vivaient en Afrique, que le colonialisme est apparu et que les esclaves furent enlevés et emmenés en Amérique du Nord, puis libérés, puis ségrégés jusqu’aux années 60 et que maintenant nous devons faire face à un héritage post-colonial. Selon les études sur la condition noire de Wright, le tableau est beaucoup plus complexe, des esclaves et anciens esclaves vivent encore en Europe, dans les Caraïbes et ailleurs.

Diana McCarty durant Exchange #1: « The Wheres and Whens of Networks ». Adam Berry, CC NC-SA 4.0

Elle soulevait également le rôle compliqué de l’Allemagne et des Allemands noirs de sa période coloniale et faisait également remarquer que la Seconde Guerre mondiale avait impliqué non seulement des hommes noirs comme combattants, mais aussi des femmes noires à la fois sur le front intérieur et comme « ordinateurs » et d’autres rôles de soutien. Les histoires du colonialisme et de l’esclavage deviennent ainsi un réseau fondamental dans le temps et l’espace. Diana McCarty nous rappelait également différents itinéraires dans le temps et l’espace en mentionnant les liens entre Détroit et Berlin, d’abord avec la connexion Kraftwerk, puis avec le Festival Detroit-Berlin One Circle l’an dernier.

Felipe Fonseca, de OpenDoTT au Brésil (déjà intervenu dans Makery), fournissait quelques commentaires utiles. Il était naïf de penser que les réseaux pouvaient donner du sens là où le sens était perdu. Ce qui compte le plus ce sont les liens sociaux – les réseaux pré-technologiques non seulement basés sur l’affinité – la musique, etc. – mais l’empathie. En utilisant les réseaux pour contourner l’industrialisation, on pourrait construire une sorte de « hopeful time machine » (« machine d’espoir à voyager dans le temps ») et redémarrer le système. Fonseca ne pouvait même pas imaginer un petit village où il n’y a pas de collecte de données. Alors, à qui appartiennent les données ? À l’heure actuelle, bien sûr, une grande partie du développement local mené par les labs en milieu rural est éclipsé par l’oppression plus large qui a lieu dans ce pays.

Felipe Fonseca durant Exchange #1: « The Wheres and Whens of Networks ». Adam Berry, CC NC-SA 4.0

Ulises Ali Meijas introduisait le terme « paranodal », où l’anticolonialisation réclame l’espace et le temps. Rejetant un monde dans lequel l’extraction et la collecte de données sont automatiques, il soulignait – comme de nombreux autres orateurs le firent plus tard – que l’idéalisme de réseau était mort. Il créait une analogie amusante avec les conditions d’utilisation de Google, que nous acceptons chaque fois que nous installons Google Chrome, à une déclaration historique – lue en espagnol, qu’aucun des orateurs ne pouvait comprendre – par les conquistadors du XVe siècle aux habitants indigènes du Amériques. En résumé, le texte dit : « Soumettez-vous ou nous détruirons vos villages et vous tuerons tous ». Dans le monde actuel de la nature bon marché, de la main-d’œuvre bon marché et des données bon marché, il comparait les babioles apportées par les Espagnols pour échanger de l’or aux applications dogface d’oreilles et langues de chien utilisées sur les réseaux sociaux pour extraire les données des utilisateurs.

Empires et écologies du Cloud

Où vit l’Internet ? Dans « Empires and Ecologies of the Cloud », Mel Hogan présentait quelques faits intéressants sur la manière dont les infrastructures de données provoquent également le changement climatique. Elle a effectué des recherches considérables pour entrer dans le monde secret des fermes de serveurs et des data centers. Il est difficile d’obtenir une mesure des émissions de ces endroits, mais apparemment, quelques recherches sur Google suffisent pour faire cuire un œuf. En d’autres termes, les données sont le nouveau pétrole. Pour alimenter une batterie de serveurs de taille moyenne, vous devez disposer d’un million de cyclistes produisant 100 watts par heure. Apparemment, seul un très faible pourcentage de fermes de serveurs utilise des énergies renouvelables.

Intéressé par les émissions causées par les personnes assistant à des conférences comme celle-ci, je lui posais des questions sur les émissions comparées entre, disons, les voyages en train et une conférence téléphonique impliquant 30 personnes. Elle estimait que c’était un point intéressant mais qu’il était difficile d’y répondre car les chiffres des émissions des fermes de serveurs et des data centers du monde entier sont un secret bien gardé. Bien que je sois arrivé en train, cela produit toujours des émissions. Je me demande si en marchant ou en faisant du vélo de Toulouse à Berlin, je produirais autant d’émissions qu’un appel Zoom pour assister à la Transmediale. Dans la discussion suivante, Teresa Dillon appelait à une riposte : « Nous devons faire tout le mal et toutes les perturbations possibles ». Mais comment ? Il existe des protocoles Internet pour résister aux perturbations. Pouvons-nous attaquer les centres de données ? Non. Mais des mouvements comme celui visant à stopper les expulsions du Royaume-Uni pourraient être un point de départ. Enfin, Bernard Stiegler traitait d’une question centrale – comment inverser le paradigme de la croissance éternelle qui nous mène à une catastrophe climatique – en introduisant la « déproblématisation du travail ». Pourquoi sommes-nous tous obligés de travailler alors que la planète nécessite moins de travail et moins de croissance ? Il relie directement décarbonisation et « déprolétarisation ».

La conférence performée « Next To Devastation » de Matthew Fuller et Olga Goriunova soulevait le problème de « la fin », soulignant que la catastrophe a commencé avec Christophe Colomb et se termine aujourd’hui par ce qu’ils appellent un « assèchement par le virtuel » (« parching of virtual »). Ils citaient la faune qui prospère maintenant dans la zone interdite de Tchernobyl, diverse mais présentant encore à ce jour des mutations. Ils exprimaient le ressenti de l’insolvabilité actuelle – une incapacité structurelle à régler le problème des dommages climatiques démarré pendant la guerre froide par l’économie générale de la dissuasion et qui produit ce qu’ils appelaient une « condition générale de turbidité » (generalised sludginess) semblable au jeu du « dilemme du prisonnier ». En fait, ils proposaient que les réponses puissent en effet provenir de la théorie des jeux, de traverser la crise écologique en usant de « formes transversales de pensée, de faire et de joies sombres », « transversal forms of thinking, doing and bleak joys », d’après le titre de leur livre. La dévastation devient un continuum qui peut être joué comme dans un monde persistant. En réponse, Luiza Prado de O. Martins présentait la vision du monde des chamans indigènes et leurs idées pour reporter la fin du monde, levant littéralement les bras dans leurs rêves pour maintenir le ciel. Elle citait un événement récent à São Paulo où le ciel est littéralement tombé dans la rue, des cendres des forêts tropicales brûlantes étant soufflées vers la ville par des vents forts. Enfin, Nelly Y. Pinkrah nous rappelait que la planète finira par guérir même si elle peut d’abord nous détruire, nous les humains.

Luiza Prado de O. Martins durant ‘The Councils of the Pluriversal: Affective Temporalities of Reproduction and Climate Change’. Adam Berry, CC NC-SA 4.0

Déplateformisation

Dans « Deplatformatisation and the Ethics of Exclusion », Eva Haifa Giraud parlait du compost. Cet autre réseau, organique cette fois, implique des enchevêtrements de non-humains, prospères à la vie collante des limaces. Les humains s’enchevêtrent également dans des réseaux organiques, mais les matières de leurs sols sont différentes, à base de toilettes et systèmes de drainage. Citant la vétérante activiste climatique Starhawk, elle décrivait l’infrastructure pratique des camps de protestation avec des par l’emprunt de caddies de supermarché pour soutenir et nourrir les manifestants. Son activisme alimentaire contrait les arguments académiques contre les nouveaux récits sur le compost : « Le compost ne vient pas de nulle part… les infrastructures en assument la responsabilité collective. » Elle citait également les critiques du véganisme par Donna Haraway, déclarant que ce type de retrait favorisait la politique individualiste par opposition au changement collectif. Citant le livre The Tyranny of Structurelessness de Jo Freeman, elle soulignait que le pluralisme peut entraîner l’exclusion. Je lui demandais si l’on pouvait envisager cet argument à propos des actions sauvages d’Extinction Rebellion d’octobre dernier, où des activistes étaient montés puis avaient arrêté une rame du métro londonien qui traversait pourtant un quartier pauvre de la ville où les gens luttent pour trouver des emplois à bas salaire et sans contrat ? Elle approuvait et était également critique de ce type d’actions.

Vint le moment des alternatives aux béhémoths des réseaux sociaux. Roel Roscam Abbing et Aymeric Mansoux proposaient une présentation cohérente sur le cluster décentralisé et démocratique de médias sociaux Fediverse. Mis en place selon un cryptage élevé, il permet à tout le monde de pouvoir choisir d’utiliser l’un des « nœuds » spécialisés dans différents domaines, du partage de vidéos au travail du sexe, tels que Mastodon, Peertube et Funkwhale. Bien sûr, il y a des problèmes et les créateurs ont dû agir contre le harcèlement en ligne et les Alt-right et les trolls qui l’utilisent. Selon leurs propres mots, « Fediverse est ouvert à tous mais tout le monde n’est pas le bienvenu ».

Roel Roscam Abbing et Aymeric Mansoux durant Exchange #4: ‘Deplatformization and the Ethics of Exclusion’. Adam Berry, CC NC-SA 4.0

We Are Not Sick

Central au débat, nous engageant à concentrer nos esprits sur les problèmes réels des manières de nous connecter, fut le sermon presque religieux, ou, dans leurs mots la « blague théorique », « Sad By Design » de We Are Not Sick (Geert Lovink et John Longwalker). Avec un projecteur douloureusement puissant navigant la salle et aveuglant le public, s’en suivait une orgie de nihilisme web à coup de slogans mélancoliques comme « Désolé, je suis mort », « Joyeuse dépression à tous » ou encore « Épuisé par le monde en ligne ». Des images proposait un homme éreinté dans une position semblable à celle du Christ cloué sur un logo Facebook ressemblant à un crucifix et des images de personnes sniffant des « j’aime » comme de la cocaïne. Nous pouvons donc à peu près supposer que Lovink et Longwalker veulent que nous quittions tous Facebook et Twitter. Dans la discussion qui suivait cependant, ils indiquaient clairement qu’ils ne préconisaient pas le « romantisme déconnecté européen », les notions de « vraie vie » et de « vraies » communautés. En réalité les scientifiques et les psychologues employés par les géants des réseaux sociaux ont déjà pris en compte cette impulsion. Alors que faire ? Ils préconisent d’utiliser Fediverse, mais quelque chose de plus radical pourrait être nécessaire pour « s’ouvrir et parler de la dépendance, du désordre mental – beaucoup de gens détestent leurs applications mais ne peuvent pas les supprimer ». Encore une fois, il était suggéré d’adopter des stratégies militantes pour le climat et de bloquer les data centers et les fermes de serveurs. Dans une certaine mesure, le fond de tout cela est la grande histoire des cultures alternatives du net de l’époque post-1989 et des années 1990 et qu’on pouvait retrouver dans l’exposition de la Tansmediale « The Eternal Network ». C’était même porté à une forme de ridicule extrême dans Revision: List Server Busy. Full Digest Rescheduled de David Gaulthier, qui transformait l’archive entière des listes Nettime, Crumb, Empyre, Spectre et Syndicate en livres papier soigneusement reliés aux minuscules caractères nécessitant un microscope pour être lus.

Installation ‘The Eternal Network’, Luca Girardini. CC NC-SA 4.0
David Gaulthier’s ‘Revision: List Server Busy. Full Digest Rescheduled’. Rob La Frenais, CC NC-SA 4.0.

Dans « Neural Network Culture », Stephanie Dick décrivait les temps où des personnes, souvent des femmes, furent des « ordinateurs » pré-machine. Au début du développement de l’IA, « des personnes furent un jour l’unité de mesure de la machine », cartographiant l’intelligence humaine avec des machines conçues pour être comme des joueurs d’échecs ou des mathématiciens. Le scientifique Hao Wang conteste cette approche et déclare que les machines devraient ressembler davantage à des travailleurs et être des opérateurs sans imagination traitant des données à des vitesses de plus en plus élevées. Mais cette approche signifie que l’apprentissage automatique des mégadonnées hérite du biais social, où les ensembles de données sont traités par les paramètres que nous définissons.

J’ai pensé à cette histoire en regardant After Scarcity de Bahar Noorizadeh dans l’exposition par ailleurs plutôt mince et dominée par les années 90, « The Eternal Network ». Cet excellent essai vidéo de science-fiction retrace les tentatives de l’Union soviétique de construire une économie entièrement automatisée. Le gigantisme industriel et agricole centralisé était contrôlé simplement par des « ordinateurs » humains – des bureaucrates qui, à un moment donné, représentaient le quart de l’ensemble de la main-d’œuvre. Après la mort de Staline, certains scientifiques soviétiques ont réalisé que la cybernétique n’était pas une pseudo-science bourgeoise comme on le considérait précédemment, mais pouvait en fait être utilisée pour contrôler efficacement l’offre et la demande de biens en l’absence d’une économie de marché. Ce film utilise efficacement un mélange de types de représentation de données et de multiples slogans nous font traverser l’histoire de ce projet raté (les bureaucrates réalisèrent qu’ils allaient se retrouver sans emploi). Pendant ce temps, dans l’ouest décadent, ARPANET se développait dans une collaboration inhabituelle entre la science et l’armée et nous connaissons tous le reste de l’histoire.

Bahar Noorizadeh, ‘After Scarcity’ (Trailer):

 

Katharine Jarmul décrivait ses stratégies de « adversarial hacking » sur le capitalisme de surveillance dans lesquelles les images de reconnaissance visuelle d’une tortue pourraient être reclassées comme fusil, par exemple. Et si tout le monde se mettait à donner, par exemple, la même adresse « arsloch.de », à ces irritants formulaires d’accès Internet que nous devons tous remplir pour avoir accès au wifi public ? Ou si nous portions tous la même perruque et le même manteau pour les caméras de reconnaissance faciale ? Elle nous appelle, nous les humains, à faire de notre mieux pour « empoisonner » les systèmes d’IA dans notre vie quotidienne. Pendant ce temps, Tega Brain décrivait des tueurs de drones contrôlés par IA utilisés pour lutter contre les moustiques et concluait que l’indétermination des relations entre les systèmes naturels ne pouvait pas être prédite par l’apprentissage automatique (machine learning).

Au cours du débat final, la nouvelle directrice Nora O’Murchú présentait ses orientations de programme. Les futures Transmediale reflèteront la préoccupation collective face aux catastrophes climatiques, initieront une action collective et y feront face par de nouvelles infrastructures physiques pour aborder les réseaux. Faisant remarquer que le contexte de cette Transmediale était le jour du Brexit – un certain nombre d’entre nous se sont réunis à la porte de Brandebourg à minuit pour chanter en chœur un provocant Hymne à la joie – elle soulignait les préoccupations de l’Irlande face aux déclarations de « reprise du contrôle » du Royaume-Uni et déclarait que le retrait de l’UE sape directement le processus de paix.

Nora O Murchú durant la discussion de clôture ‘End to End’. Adam Berry, CC NC-SA 4.0

L’Internet comme Hyperobjet

Jussi Parikka s’intéressait davantage à l’émergence des discours sur le net dans les années 90, mettant l’accent sur le « quand et où » du réseau, comparant les réseaux passés aux canaux et télégraphes du 19ème siècle. Il proposait une épistémologie mondiale et une compréhension nuancée des réseaux à travers les sexualités et les espèces, affirmant que la neutralité des réseaux émerge d’une histoire décoloniale. Il ne s’agit pas de savoir comment cela fonctionne mais comment cela s’est décomposé. Dans les formes complexes d’activisme, comment pouvons-nous être radicalement publics ?

Rosa Menkman comparait ses données personnelles à un refuge sur une montagne dans une tempête de neige, citant le commentaire de Jorge Borges sur le personnage de L’Idiot de Dostoïevski, qui voyait les choses sur d’infinies échelles de référence, plus qu’en super-résolution. Il nous faut faire des compromis pour voir quoi que ce soit, une lentille, un filtre, un biais. Sans cela nous faisons face à des aberrations, il est impossible de faire la distinction. Mais si nous avons besoin de différencier, nous avons également besoin d’être conscients des biais et de nous entraîner à penser à travers les vecteurs. Au cours de sa résidence de 2 mois au CERN, elle a appris à « passer de compétences en compétences et à devenir une super-utilisatrice des réseaux ». Elle a conclu qu’il y avait trop de données, trop de paramètres. La connaissance est plus fluide.

Le directeur sortant Gansing déclarait qu’il n’existait pas de « chose » qui soit un réseau, la chose la plus proche étant l' »hyperobjet » de Timothy Morton. Nous vivons en parallèle de la dévastation, mais les données brutes en elles-mêmes restent intangibles. Le savoir secret de l’analyse des dommages climatiques doit être révélé. Geraldine Juárez concluait en déclarant que « les histoires de résistance existent bel et bien, mais les pouvoirs qui gèrent les infrastructures gagnent encore et toujours. » Un membre de l’audience a alors demandé : « Comment la Transmediale peut-elle servir le public autant que le fait le Chaos Computer Congress ? Faut-il proposer des ateliers pratiques pour aider à traverser les temps difficiles qui viennent ? » C’est ainsi que l’avenir de la Transmediale a été tracé. J’ai senti que cette forme de « net discourse » se déclarait finalement hors jeu.

Le théâtre Volksbünhe. Rob La Frenais, CC NC-SA 4.0.
Pause lors du symposium de la Transmediale. Rob La Frenais, CC NC-SA 4.0.

Le symposium se tient maintenant dans l’imposante Volksbühne, la nature tentaculaire et chaotique de la façon dont ce festival se répandait auparavant dans le labyrinthe brutaliste des années 60 de la Haus de Kulturen De Welt, attirant les Berlinois et les visiteurs, m’a manqué. Cette fois, il fallait un pass et un bracelet pour entrer dans le bâtiment, ce qui décourageait l’aspect communautaire de la Transmediale, autrefois un objectif social à cette époque de l’année pour Berlin. Le HKW, en revanche, lorsque j’ai visité l’exposition, semblait triste et vide. Peut-être que le temps de la vie toujours nomade des internautes vêtus de noir qui affluent régulièrement ici est-il révolu.

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