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Un IRM géant pour explorer la face cachée du cerveau

Le nouveau joujou superpuissant du centre NeuroSpin s’appelle Iseult. © CEA

Le plus puissant scanner médical IRM au monde, équipé d’un aimant de plus de 130 tonnes, a été présenté le 6 juillet à la presse par l’institut NeuroSpin, le centre dédié à l’imagerie du cerveau humain du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) Paris-Saclay.

Avec ses 11,7 teslas (T, unité de champ magnétique), l’aimant du projet Iseult arrivé le 19 mai à Saclay est la pièce maîtresse du scanner IRM (imagerie par résonance magnétique) pour l’exploration du cerveau humain. Le mastodonte de 5m de long et 5m de diamètre produira un champ magnétique deux cent mille fois supérieur au champ magnétique terrestre et permettra aux chercheurs de collecter des images du cerveau humain cent fois plus précises qu’avec les imageurs actuels. « On conçoit de ce fait le potentiel du scanner IRM 11,7T pour comprendre, voire traiter, certaines affections neurologiques ou psychiatriques (comme Alzheimer, épilepsie, schizophrénie…) », assure Denis Le Bihan, fondateur et directeur de NeuroSpin.

C’est une première française. D’autres projets similaires, un américain et un coréen notamment, sont en cours de développement.

Coupe transversale de l’aimant Iseult. En orange, les aimants supraconducteurs. En bleu, la structure mécanique et l’enceinte de refroidissement à l’hélium. © CEA-Irfu

Il faudra cependant attendre 2020 pour voir la première image du cerveau humain produite par Iseult. Pendant ce temps, les équipes de NeuroSpin doivent faire monter le courant à l’intérieur de l’aimant à sa valeur nominale pour atteindre les 11,7T, ce qui devrait prendre un an. Une fois ce champ magnétique atteint, c’est le début d’une phase de réglages. « La première image qu’on va réaliser sera celle d’un kiwi, puisqu’il y a plein de petits détails à l’intérieur (pépins, rainures, etc.) qui vont rappeler, d’une certaine manière, le cerveau humain avec les différentes zones du cortex ou de l’hippocampe », explique Lionel Quettier, chef de projet Iseult et ingénieur magnétisme au CEA.

Pour en savoir plus sur le projet Iseult du CEA