Crise en Guyane: et les makers dans tout ça?

Au fablab la Kazlab en Guyane. © La Kazlab

Protestations, barrages routiers, coupures d’électricité… A deux jours du premier tour de l’élection présidentielle, le conflit social en Guyane serait-il sur le point de trouver une issue ? (MAJ: suite à la signature de l’accord entre le gouvernement et le mouvement social guyanais). A la veille du premier tour de l’élection présidentielle, un accord a été signé vendredi 21 avril pour mettre fin à la crise sociale en Guyane. Le collectif Pou la Gwiyann dékolé (« Pour que la Guyane décolle ») avait lancé le 20 avril un appel à « la ville morte ». Après une nuit de négociations, le texte « Accord de Guyane » a été paraphé le 21 avril. Comment ont réagi les makers guyanais à la crise sociale qui a duré presque un mois ? Makery a demandé son avis à Rudi Floquet, directeur du fablab la Kazlab à Saint-Laurent-du-Maroni, la deuxième ville du département.

« La communauté des makers de l’Ouest est encore en construction, et n’a pas encore d’identité forte… mais certains d’entre eux prennent position personnellement dans le mouvement en s’impliquant dans des collectifs (pour l’éducation en faisant l’école dans la rue ou pour la culture au sein du collectif NowNow ! notamment) », explique-t-il.

Le collectif Pou la Gwiyann dékolé réclamait des améliorations sécuritaires, économiques et sociales afin de permettre à la Guyane de rattraper son retard sur la métropole. Une position que critique Rudi Floquet : « De notre côté au fablab, nous soutenons le mouvement global mais regrettons d’une part que la culture ne soit pas plus mise en avant comme un outil de développement et de structuration des personnes et de la société, et d’autre part que les collectifs réclament trop souvent uniquement de rattraper le développement de la métropole (des routes, des industries, de l’argent…) sans s’interroger sur les échecs sociaux et environnementaux du modèle. »

L’une des solutions pour l’avenir de la Guyane consiste selon le directeur de la Kazlab à « réduire sa dépendance à la métropole et se rapprocher de (ses) voisins directs ». C’est dans ce but que le fablab guyanais travaille en collaboration avec les pays limitrophes, comme le Brésil et le Surinam. Des projets d’échange sont en train de se mettre en place entre labs de ces pays. Ils feront l’objet de rencontres en mai et juin prochains.

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