Makery

Quand les étudiants de l’école Boulle se mettent à tout démonter

Démonter pour comprendre et réinventer des objets. © B:lab

Depuis bientôt trois ans, l’école Boulle à Paris a son fablab, le B:lab, entièrement pensé et géré par ses étudiants. Dans ce lieu d’expérimentation, un atelier «démontage» leur a permis de hacker des objets du quotidien.

On ne présente plus l’école Boulle. L’établissement parisien, historiquement implanté dans le quartier du meuble – le faubourg Saint-Antoine – forme depuis la fin du XIXème siècle des artisans tapissiers, ébénistes, menuisiers en siège, sculpteurs, etc. A cette tradition s’est ajouté en 1969 un cursus de formation en arts appliqués. Les métiers du design, plus contemporains, n’ont cessé de questionner les traditions et savoir-faire des métiers d’art. L’école Boulle a également accroché le wagon de la transformation numérique des métiers artistiques, en faisant rapidement l’acquisition de découpeuses laser et autres CNC. Cela a permis de faire évoluer la pratique de la maquette et du prototype, et a même influencé la façon dont les étudiants conçoivent désormais leurs projets.

Imprimantes et scans 3D, kits Arduino, découpe laser, rien ne manque aux étudiants makers. © Thomas Thibault

Les étudiants ayant manifesté le besoin d’expérimenter autour de la pratique numérique, le projet de création d’un fablab, de leur fablab, a vu le jour fin 2013. Une première mouture baptisée L’Atelier numérique a été mise en place en 2014 par Thomas Thibault du Collectif BAM, designer diplômé de l’école. Puis l’espace des étudiants makers est devenu le B:lab (Boulle lab), inauguré en mai 2016.

L’objectif est d’encourager les étudiants à apprendre en faisant, à se former et s’approprier des outils qui ne sont pas forcément encore présents dans leurs formations mais qui feront partie de leurs métiers. Des conférences et initiations sont régulièrement proposées par d’anciens étudiants : Processing, scan 3D, imprimante 3D, kits Arduino, etc.

Ça s’active pour l’atelier «démontage». © B:lab

La culture maker a donc fait irruption à l’école Boulle et se matérialise à travers des ateliers. Comme le workshop « démontage » proposé par Tom Hebrard, maker designer diplômé de l’école, qui s’est tenu en janvier avec pour objectif de déconstruire des objets du quotidien pour en comprendre le fonctionnement. Les élèves makers se sont saisis de chaque composant séparément et ont étudié leur rôle dans l’objet, de manière à pouvoir en détourner l’usage, la forme, la structure.

Ce fer à lisser n’aura pas fait long feu entre les mains des makers de l’école Boulle. © B:lab

L’occasion d’une formation très concrète à l’électronique puisque la thématique proposée était le chauffage. C’est ainsi que les composants d’un grille-pain abîmé ont trouvé une seconde jeunesse en tant que radiateur de table, fabriqué avec une structure découpée à la laser.

Un grille-pain vu de l’intérieur. © B:lab
Tout passe entre les mains des makers, même les sèche-cheveux ne résistent pas. © B:lab

https://twitter.com/Thibault_Thms/status/824920699248766978

Les grilles d’un ventilateur se sont trouvées très utiles pour un mini-barbecue.

Le barbecue réalisé à partir d’un ventilo, une valeur sûre. © B:lab

Le B:lab a un rôle crucial au sein de l’établissement : il questionne les pratiques pédagogiques de l’école tout en étant un carrefour de partage de connaissances pour des étudiants de différentes sections qui n’ont pas l’occasion de travailler ensemble. Cet espace entièrement géré par les élèves a pour projet de s’ouvrir à d’autres écoles supérieures d’art et de design.

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