Makery

Le duo de Frenchies de L’Etabli à l’assaut du Londres des makers

Julien et Margaux Vaissieres, partenaires dans le business comme à la ville. © L'Etabli London

Leur atelier fait à peine 4m2. Pas de quoi freiner le couple de makers français Margaux et Julien Vaissieres, 25 ans chacun. Lauréats du prix Etsy, ils installent leur mini Etabli dans la communauté londonienne.

Londres, de notre correspondante

Julien a toujours été intéressé par les fablabs. En 2011, en master d’architecture à Bruxelles, il en fait même son sujet de mémoire : Made In, une recherche sur les fablabs, les makerspaces et la fabrication digitale. Surtout, il s’intéresse à la fabrication locale, liée à la ville.

Pour ajouter la pratique à la théorie, il monte en 2013 le fablab ULB dans la faculté d’architecture de l’Université libre de Bruxelles (ULB) où tous deux sont étudiants. Un fablab dans sa pure tradition : « Ce sont d’abord des étudiants en communauté qui créent l’espace », explique-t-il.

En 2014, une fois diplômés (Julien en architecture et Margaux en photo), le couple décide de s’installer à Londres. Un projet de longue date. Dans leur nouvel appartement de l’Est londonien, une minuscule pièce en trop deviendra leur nouvel atelier de fabrication. En mars 2016, ils fondent L’Etabli London, puis, dans la foulée, en mai, le site de vente en ligne Plyset.

L’atelier de Julien et Margaux à Londres. ©  L’Etabli London

Avec ses 4m2, l’atelier est bien trop petit pour créer un fablab officiel, c’est-à-dire ouvert à tous. D’autant que les deux créatifs travaillent en dehors de leur activité de makers. Ils trouvent tout de même la place d’y installer une imprimante 3D et une CNC en kit. Et, pour les gros travaux, s’associent à Machines Room, un makerspace non loin de là qui leur a offert une résidence.

Le mouvement Arts & Crafts du 21ème siècle?

Depuis leur arrivée, les deux Français ont tranquillement grimpé les échelons. « On a commencé en septembre 2015 pour la saison de Noël, raconte Julien. On fabriquait des petites décorations que l’on vendait 1£ au marché. » Leur première vente se passe dans une église pour le Urban Maker East, un marché de designers-makers créé en 2013. Ils y amènent une imprimante 3D et font sensation. « On ne devait rester qu’un jour mais l’organisatrice nous a demandé de revenir le lendemain », rigole-t-il.

C’est d’ailleurs cet intérêt du grand public qui les a convaincus de développer un produit imprimé en 3D. Ce sera leur pot à crayons aimanté et personnalisable, avec lequel ils ont remporté la médaille d’argent du prix Etsy UK et Irlande 2016 du meilleur détaillant. Ils continuent sur leur lancée avec Plyset, une lampe imprimée en 3D avec des fils faits en bouteilles recyclées, qu’ils présentent en France au concours Make It Happen. L’Etabli ne figure pas parmi les lauréats, mais l’évènement leur a permis « de mettre une deadline sur les projets », explique Julien, et de rencontrer les grands noms de la distribution design. Depuis le prix et le concours, Julien et Margaux ont rencontré les représentants en design de John Lewis et The Conran Shop.

Les pots à crayons récompensés par Etsy. © L’Etabli London

 

La lampe en kit Plyset. © L’Etabli London

Après plus d’un an dans la capitale britannique, les fondateurs de L’Etabli tirent un premier bilan. D’abord, « la ville est très attractive et l’administration est simplifiée, ce qui rend plus facile de lancer une société », pose Julien. Ensuite, si la culture maker ne fait peut-être pas autant de bruit qu’en France ou en Belgique, ça ne veut pas dire qu’elle n’est pas présente. « La communauté arts & crafts est tellement implantée, les gens qui fabriquaient étaient déjà là. » Peu importe les outils, pourvu qu’il y ait le faire. 

En savoir plus sur L’Etabli London, Plyset et la campagne participative pour la lampe en kit Plyset