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Aller au parking à Londres pour s’immerger dans la science-fiction

Un astronaute dans son canapé, vidéo signée Aldo Giannotti. © Vanya Balogh

Dans un parking de Londres, une centaine d’artistes explorent la thématique de la science-fiction dans une esthétique DiY et dystopique. L’exposition «Big Deal No 7» du Q-Park en images. 

Londres, de notre correspondante

Dix ans que Vanya Balogh organise des expos dans des endroits pas vraiment prévus pour. Pour la septième édition de sa série Big Deal, autour du thème de l’espace et de la science-fiction, c’est un parking que l’artiste d’origine croate et curateur investit.

« On a commencé le projet en 2008, lors du crash économique, raconte l’artiste. On s’est dit qu’on avait besoin de ce genre de projet pour expérimenter. » Sur les quatre étages et les quelque 12 000m2 du parking, une centaine d’artistes exposent œuvres et installations visuelles immersives, fruit d’une « exploration spontanée » autour de la SF. « Nous ne sommes pas là pour avoir quelque chose d’immaculé, de parfait. Certains travaux ne sont même pas finis. Ce que je veux voir, ce sont les entrailles de l’artiste. »

Ziggy Stardust

Cette édition du Big Deal sera aussi la dernière, annonce Balogh. « J’ai la sensation que quelque chose s’est passé cette année, un changement politique, culturel, la mort de nombreux artistes majeurs. » C’est d’ailleurs quelques jours après la mort de David Bowie, en écoutant Ziggy Stardust, qu’il a décidé du thème. « Nous vivons un temps apocalyptique, et il faut que tous, nous fassions attention. » Alors, que nous dit la SF de notre présent? Entre futur rétro et présent dystopique, déambulation en images. 

«Surviving Time Vaccum», premier arrêt

Un soleil artificiel propulsé par un vélo, œuvre du Time Elective Group du Royal College of Art.

La mauvaise odeur du futur

Ça ressemble à des corps en décomposition. Ça sent comme des corps en décomposition. Une installation immersive et cauchemardesque par Alina Gravielatos.

Tweeter le chaos

Phillip Raymond Goodman voudrait que vous portiez un masque, que vous twittiez et saluiez le chaos. Essayons…

Une petite bombe pour Noël?

When can we launch, Little Boy?, par Miyuki Kasahara. Neuf missiles pour neuf pays ayant officiellement l’arme nucléaire. Little Boy était le nom de code donné au type de bombe atomique larguée sur Hiroshima en 1945.

Entrailles et utérus

Immersion in the Womb (immersion dans l’utérus), installation par les étudiants du Royal College of Art de Londres. 

Lots d’espace à vendre

Un rappel amical que l’espace est à vendre, par l’artiste punk Spizz. L’auteur du tube Where’s Captain Kirk? vient de sortir City of Eyes, un titre sur la surveillance des caméras de contrôle et l’espionnage de Facebook.

Bonjour les aliens

Une armée d’aliens colorés et (presque) sympathiques par l’artiste et illustrateur Mark Wigan.

Le «Guernica» du futur

Une peinture signée Picasso (sauf que pas vraiment). Une version scifi et humoristique de Guernica où les astronautes tirent sur les testicules de l’alien, par l’artiste français et basé à Londres Pascal Rousson.

Le pire du «Meilleur des mondes»

Une installation par des élèves du Royal College of Art basée sur Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley. Les artistes suggèrent ici que la drogue « soma », la pilule abrutissante outil de contrôle du gouvernement, est constituée de fœtus rejetés pour leurs imperfections ou leur impossibilité à être classés. 

Les clones et moi, et moi, et moi 

Un miroir sans reflet mais avec une caméra donne un sentiment étrange de dualité. Dans la cabine d’à côté, le reflet d’une inconnue est capturé et retransmis sur mon écran. Same, same but different est une installation d’élèves du Royal College of Art qui s’inspire du film allemand éponyme et donne un aperçu de « comment nous pourrions nous sentir dans un monde imaginaire de clones humains ». 

«Big Deal No 7», Space 2016, Q-Park, 39-41 Whitcomb Street, WC2 7DT, Londres, jusqu’au 10/12, sur rendez-vous, contact par mail

Le site de la série d’expositions «Big Deal»