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Wonder Cake, le truck festif pipi caca biogaz

Le Wonder Cake sera officiellement sur la route des festivals à partir d'avril. © DR

Un semi-remorque upcyclé en toilettes sèches avec bar et DJ sur le toit: le proto bien torché du Nantais Renaud Chambre, qui recyclera le tout en biogaz, est en phase d’achèvement. A expérimenter en festival à partir d’avril.

Nantes, correspondance

Wonder Cake, parce que c’est donc un gâteau merveilleux qu’on lui déposera, et parce que les initiales sont donc WC : tel est le nom du semi-remorque qu’inaugurera le 9 avril le Nantais Renaud Chambre, 36 ans, vieux routard du DJing, des bars et du spectacle vivant.

L’idée ? En finir avec les files d’attente invraisemblables devant les toilettes dans les festivals, que les filles se tortillent jusqu’au malaise avant de parvenir à un Graal toujours cradoque, que les matières récoltées finissent épandues au mépris de tout respect écologique là où ça peut ; matières dont le potentiel de recyclage est toujours perdu.

Renaud Chambre a eu l’idée de transformer un truck en toilettes sèches et piste pour DJ. © DR

Pour ce faire, Renaud Chambre, qui officie depuis plusieurs années avec quatre grosses compagnies de spectacle vivant, « Mobile Casbah, Maboule distorsion, Madame Suzie et surtout Sweat Lodge avec qui je construis le camion », va proposer les services de son truck tout-en-un : toilettes sèches, bar, DJ électro sur le toit avec les lasers et tout, casier de consignes, bornes de recharge pour les mobiles, vente de Go-girl (pour les filles debout) et même des cartes de fidélité, T-shirts et mugs pour les inconditionnels.

Renaud viendra bientôt en festival à vide et repartira à plein. Et comme ce sera nickel (du monde y veillera), c’est dire si les filles vont l’adorer. La récolte sera recyclée en biogaz (il peaufine ces temps-ci le procédé de recyclage avec une ingénieure) permettant de chauffer une maison, douche comprise.

Un semi-remorque qui fait toilettes, bar, DJ sur le toit, et recharge pour téléphones. © DR
L’entrée des toilettes du (futur) Wonder Cake. © DR

Renaud y travaille depuis un an et demi après être tombé en arrêt sur un docu chantant les toilettes sèches japonaises. Il s’est adjoint l’aide des designers nantais Les Ekovores connus entre autres pour avoir inventé les uritonnoirs, et a même sondé 60 copines qui n’en peuvent plus de devoir grimper sur le trône : « Du coup 90% n’y vont pas, et se retiennent », témoigne-t-il.

Rennes, Nantes, Tours… les festivals bookent le WC

Petite ou grosse, l’affaire est sérieuse. Les festivals sont du coup intéressés, sachant très bien que les spectateurs en ont tant ras la cuvette des conditions habituelles qu’ils sont de plus en plus soucieux de l’environnement.

Le Wonder Cake a déjà des dates signées ou en négociation : deux soirées à Nantes, une à Rennes, festivals Au foin de la rue en Mayenne, Terres du son (Tours), le City Trucks festival, Chalons-sur-Saône, Aurillac… Et Renaud de se rendre compte que le « marché » est immense : « Les Escales de Saint-Nazaire ont été contactées. Le Hellfest a ce qu’il lui faut. Je songe aux marathons ou aux festivals de cerfs-volants. Imagine : 10 000 personnes sur la plage et pas de chiottes ! »

Premières esquisses du Wonder Cake. © DR

Pour boucler le financement, à défaut d’avoir pu trouver de l’aide pour achever les travaux, une campagne Wonder Cake a été créée sur le site de financement participatif Ulule pour collecter 5 000€. Le semi-remorque représente déjà plus de 20 000€ d’investissement (10 000€ de la poche de Renaud, 10 000€ de prêt, la coprod de Sweat Lodge, des dons, du mécénat…) mais va nécessiter encore 5 000€ d’aménagements qui seront effectués par le cabinet nantais QUB. Chacun peut donner. C’est un beau projet – et ce serait dommage qu’il se retrouve dans la… Ou plutôt si : ce serait bien qu’il en récolte (enfin, bref, on se comprend).

Pour soutenir le Wonder Cake sur Ulule