Makery

20 makers et artistes bricolent des objets venus du futur

Comme le dit la chanson, « branchez les guitares ». © Quentin Chevrier

Une après-midi de prototypage organisée par l’Adami a permis de rapprocher artistes et techno-créatifs pour qu’ils imaginent de futurs accessoires de scène. Makery était de la partie.

Après les trois jours des Culture Experience Days en mars 2015 et une matinée d’échanges en octobre, l’Adami (société civile pour l’administration des droits des artistes et musiciens interprètes) organisait mi-décembre une après-midi de prototypage pour une vingtaine de participants chez Draft Ateliers à Paris.

Les règles du jeu sont simples : chacun rapporte un objet, les profils sont mélangés et répartis en 6 équipes de 3, à l’aide du matériel de bidouille et de fabrication numérique mis à disposition, chaque équipe doit faire d’un de ses objets un accessoire de scène. Makery co-organisait cet atelier, dont voici la revue des protos en image.

La marionnette à parole synchronisée

L’objet de départ : une fourrure assortie de deux yeux globuleux et d’une bouche, sorte de marionnette pour ventriloque à l’air espiègle. Mais voilà, personne n’est ventriloque dans l’équipe. Un capteur de flexion dans la bouche de la bête pourrait détecter les moments où « elle parle ». A défaut d’être ventriloque, l’équipe sait coder du Puredata. Une piste son se déclenche lorsque la bouche est ouverte, et s’arrête lorsqu’elle est fermée. Et le tour est joué.

La chaussure de danse qui fait trembler le spectateur

Sous la chaussure, un capteur de pression détecte l’intensité avec laquelle la danseuse frappe, fait glisser, appuie ou ne touche pas le sol avec son pied. Cette intensité est traduite en un jeu de lumière intense et l’activation d’un moteur vibrant placé à l’arrière du casque. Les frappes fortes du pied au sol font sursauter le spectateur, et, lorsque le pied glisse sur le sol, il ressent un léger vrombissement. L’équipe a utilisé deux objets de récup, un Arduino, des barres de LEDs, beaucoup de câbles, une batterie, et a détourné un moteur d’hélice de mini-drone pour créer son moteur vibrant.

 La guitare qui interprète son environnement

Evidemment, certaines équipes ont eu une interprétation taquine du thème des accessoires de scène. Comme cette guitare qui se passe d’interprète. Munie de plusieurs capteurs (humidité, luminosité, son, distance du spectateur…), elle traduit ces différentes données en activant plusieurs moteurs qui viennent gratter ou frapper les cordes. Le solo sans soliste, selon l’air du temps.

Le livre qui anime un oiseau

Le carnet de voyage d’une participante a inspiré l’idée d’un objet symbolique qui s’animerait à la lecture d’un livre spécifique. Avec ce prototype réalisé entièrement en Littlebits, un capteur de mouvement détecte que le lecteur tourne les pages, et active un moteur qui permet à l’oiseau de déployer ses ailes et de les battre. Petit bonus : son œil s’illumine.

Le fouet de cuisine connecté

L’idée de départ était belle : les tiges métalliques d’un fouet de cuisine (à droite sur la photo) ne se touchent sous l’accélération que lorsque le fouet est utilisé. Puisqu’elles sont conductrices, il n’y a qu’à utiliser ce « contact » comme un interrupteur pour activer un dispositif. Pas de bol, le multimètre révèle que les tiges se rejoignent dans le manche. L’idée tombe à l’eau. L’équipe construit une réplique low-cost d’un fouet de cuisine et imagine un conte dans lequel une fée utiliserait un fouet baguette magique. A chaque sort jeté, les spectateurs tremblent. Car oui, il est prévu de les équiper de foulards intégrant un moteur vibrant fabriqué à partir du moteur d’une brosse à dents électrique (sur les épaules de la jeune femme ci-dessus).

La bouteille qui suit l’histoire en jeux de couleurs

S’inspirant d’Alice au pays des merveilles, l’équipe imagine une histoire où l’héroïne découvre une potion magique, la goûte, et rapetisse suffisamment pour entrer dans une très belle mais minuscule grotte (construite à la découpe laser et illuminée de LEDs). A chaque gorgée, l’héroïne découvre un goût, représenté par une couleur illuminant la bouteille.

L’album photo complet de l’événement

Le site des Culture Experience Days