Une étude passe les fablabs au crible

Les chercheurs en économie scrutent les fablabs à la loupe. Dans une étude qui vient d’être mise en ligne gratuitement, le Centre de recherche en économie et management (Crem) de l’Université Rennes 1 se penche sur la question de la co-création et de la production dans les fablabs. Intitulée La performance des lieux de co-création de connaissances : le cas des FabLabs, cette enquête réalisée début 2015 analyse les informations d’une base de données détaillant les caractéristiques, fonctionnements, productions et écosystèmes de 48 fablabs principalement européens (67%) et nord-américains (17%).

Il en ressort que la créativité et la production de projets au sein d’un fablab sont favorisées par « l’interaction avec une périphérie foisonnante et plus exploratoire de petits acteurs ». Avec une moyenne de 11,14 projets par an et un peu plus de 2 créations d’entreprises, la majorité des fablabs déclare en effet entretenir des relations avec des TPE de moins de 5 salariés, tandis que seulement 45 % d’entre eux révèlent des liens avec des grandes entreprises. Ce sont pourtant les relations avec ces dernières qui boostent le passage du projet à la start-up. « La transformation en nouvelle entreprise est favorisée avec une position d’intermédiaire entre cette périphérie et un cœur d’acteurs en place, de taille plus importante en capacité d’exploiter et transformer la créativité du fablab. »

En outre, l’étude pointe que les fablabs, « par nature instables », sont pour la plupart à la recherche de leur modèle et de leur positionnement dans l’écosystème, mais que les grandes entreprises bénéficient de la créativité des usagers des lieux et en retirent des bénéfices qu’elles peuvent ensuite intégrer à leurs produits ou services. « En jouant le rôle de filtre, les fablabs deviennent des acteurs clés du processus d’innovation collective et de la résilience. »

Télécharger ici l’étude sur le site du Crem

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