Makery

Bricole It 5: bonsaï connecté, machine à dessin, cœur de mannequin…

Un arrosoir automatique pour bonsaï. © Quentin Chevrier

Une grosse vingtaine de participants de tous niveaux se sont retrouvés le 17 octobre pour une après-midi de bricodage détendue organisée par Makery. Retour en images.

Un Bricole It (sous-titré « ceci n’est pas un hackathon ») tient sur quelques bases simples : c’est une après-midi où n’importe qui peut venir bricoler, coder, prototyper, à peu près n’importe quoi. Makery met à disposition une salle, du matériel (électronique, bricolage, soudure…) et un tas de récup’. Chacun vient seul ou en équipe, avec ou sans projet, débutant ou confirmé, et se lance dans une réalisation. Cinq heures plus tard, tour de table. Les portes sont ouvertes au public, chacun présente sa réalisation, et tout ce petit monde prend l’apéro.

Six semaines plus tard, rebelote. Et puis c’est tout.

Last but not least

Ce 5ème Bricole It était aussi le dernier organisé aux Ekluz, puisque nous sommes tenus de libérer les lieux fin novembre (d’ailleurs, nous cherchons toujours…). Mais nous ne comptons pas nous arrêter là et allons remettre le couvert dès que nous aurons trouvé un nouveau point de chute.

 

Le dernier mais pas des moindres. Petite particularité de cette édition, un partenariat avec l’Adaweek, semaine de promotion de la place des femmes dans les nouvelles technos, a soumis les inscriptions à une parité homme/femme. Pari tenu sans problème, mais une parité plus relative dans les faits, la faute à quelques faux bonds de makeuses.

Les protos, de tous types et de tous niveaux

Maxime a fait ses premiers pas de maker en transformant une boîte de biscuits en mini-golfeur. On choisit la puissance de la frappe, et pan ! Mention spéciale pour le club de golf fait d’une pièce mécanique imprimée en 3D récupérée et d’un vieil écouteur Apple, dont la forme rappelle le club de golf.

 

Louis et Clément se sont fixés comme objectif d’avancer sur leur Piccolo, minuscule machine à commande numérique sur 3 axes, qui, une fois équipée d’un stylo, dessine tout à fait convenablement, et principalement des rosaces (en rose à droite de l’écran sur la photo). Ils ont par contre buté sur le projet de contrôler la machine à l’aide d’une manette de Playstation. Un problème d’envoi des paquets venant de la manette via le port série… 

Un mini traceur à 3 axes, issu du projet open source Piccolo CNC.

Alice et Clément, collègues dans la vie de tous les jours, sont venus pour avoir une première expérience de prototypage. Vissés autour de la table spéciale Littlebits toute l’après-midi, ils ont réalisé un dispositif prenant une photo et l’envoyant par mail lorsque le volume sonore alentour est élevé. Et ont bloqué sur un détecteur de flacon de parfum vide qui enverrait une alerte par SMS ou mail. Ce sera pour la prochaine fois.

Claque des doigts, clique sur la souris. C’est dans la boîte.

Miguel et Patricia, brésilien et colombienne, voyagent souvent. Et leur bonsaï meurt de solitude. Ils lui ont donc bricodé une nounou numérique : un détecteur d’humidité qui arrose la plante lorsque la terre s’assèche, fait à partir d’une valve de récup’, et d’un Arduino Yun. Pour rendre le proto plus visuel, ils ont rajouté une LED RGB passant du vert au rouge en cas de problème, incrustée dans une lanterne en papier, plantée dans un arbre en mousse rose d’emballage. 

La lanterne est verte : le bonsaï est assez humide, pas besoin d’actionner la valve.

Emmanuel et Irfann ont avancé leur boîte connectée à Twitter avec intelligence artificielle. Le but est de créer des algorithmes qui avertissent l’utilisateur lorsque quelque chose d’inhabituel se produit dans sa sphère d’intérêt.

Certains participants carburent aux bonbons toute l’après-midi.

Etudiante en design interactif, Capucine a profité du Bricole It pour apprivoiser son starter kit Arduino. Après avoir testé tous les capteurs et actionneurs, elle a fini par prototyper un indicateur de luminosité, le tout entièrement intégré dans un boîte en carton.

Capucine (à droite) fait rentrer toute son électronique dans la boîte.

Emilien a fait la surprise de venir avec deux collègues. Ce samedi, ils se sont consacrés à leur projet de bobineuse de précision open source pour permettre à tout un chacun de réaliser ses propres micros. Résultat, ils ont noirci des feuilles de formules de maths et écrit quelques lignes de code. Entre deux problèmes de mécanique de bobineuse, Emilien a testé sa nouvelle carte programmable Ethernet.

Cette carte programmable avec écran tactile est aussi passée au banc d’essai.

Valérie, habituée à la couture et à manipuler la matière, se définit elle-même plus que débutante en électronique et code. Après avoir tenté de souder des ballons de baudruche avec un fer à souder, elle est tombée sur un buste de mannequin qui traînait dans la salle. Quelques Littlebits et de la bande magnétique de cassette VHS plus tard, elle confectionnait un plastron en mouvement et clignotant, imitant la respiration et les battements cardiaques humains. 

Inspirer, expirer avec un servomoteur… et battre du cœur en lumière. 

Nicolas, passionné de mondes virtuels, a profité du Bricole It pour tenter de lier du tangible au virtuel en affichant sa présence ou son absence de son chez lui dans Second Life en animant des LEDs (via le module Littlebits wifi et quelques recettes IFTTT).  

Les LEDs s’allument: Nicolas est sur Second Life.

Romain, habitué des Bricole It, a réalisé en Arduino une boule magique, réplique numérique du jouet boule magique 8 (qui, après avoir été secouée, donne une réponse aléatoire du type oui / non / sûrement pas / peut-être…).

L’oracle Arduino a dit : oui.

Roselyne s’est lancée dans la transcription en fichier 3D d’un scan 3D de cerveau au moyen d’un programme en Python. L’outil existe déjà pour cette opération, mais elle souhaite plus de liberté dans la traduction 3D des données du scan. A terme, l’outil lui servirait pour imprimer en 3D un cerveau incrusté de LEDs reproduisant l’activité d’un cerveau équipé d’un casque Open BCI. Du lourd.

Capture d’écran de tranches d’un scan du cerveau d’un fœtus, sur son lit de code Python.

Enfin, une pensée pour Théo et Margaux qui, bien que motivés pour augmenter l’orthèse de bras de Théo de LEDs, d’un décapsuleur, puis d’un ballon gonflé à l’aide d’un ventilateur n’ont pas réussi à trouver une piste concluante. Ce sera pour la prochaine fois !  

Texte et photos : Quentin Chevrier

Pour être prévenu de la date de la prochaine édition: quentin @ makery.info

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