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Tremblez! Drakkar DiY en approche

La devise de la Compagnie du Bátar : «Marquons l'Histoire avec une grande Hache.» © DR

Raid viking sur le Fablab Festival de Toulouse! L’équipage de la Compagnie du Bátar y présentait son drakkar 100% home made. Du DiY poussé à l’extrême.

Toulouse, envoyée spéciale

On trouve de tout au Fablab Festival de Toulouse. Y compris un projet de drakkar DiY et son équipage viking au grand complet. Au départ, l’idée « un peu folle » de cinq potes d’enfance originaires de la région toulousaine qui décident de se lancer dans la construction de A à Z d’un drakkar en chêne massif.

L’un des cinq membres de la Compagnie du Bátar au Fablab Festival de Toulouse 2015. © Quentin Chevrier

Sauf que les machines à bois coûtent une fortune. Fauchés, ils fabriquent alors leurs propres outils et créent en 2011 une association pour mener à bien leur projet. Ce sera la Compagnie du Bátar (bateau en islandais), dont le chantier naval baptisé La Soute est installé… dans un garage du village d’Aigrefeuille, à 15 km de Toulouse.

Vidéo de présentation de l’atelier-chantier naval La Soute :

« Notre objectif est de maîtriser toute la chaîne de la construction, de l’abattage des arbres à la mise à l’eau », explique Benjamin « Baïf » Dubois, étudiant à l’Ense3 de Grenoble. « Le fermier du coin » joue le jeu et autorise les Bátars transformés en bûcherons à couper du bois sur son terrain.

Fixation des 5ème et 6ème planches de bordé avant étanchéification. © DR

Éparpillés aux quatre coins de la France en écoles d’ingénieur, les membres de la compagnie mutualisent leurs compétences techniques, même à distance, pour concevoir et construire les machines sur mesure. Gruminette pour tailler les planches dans la longueur des troncs, scie à ruban, rabot-dégau, tout est « 100 % home made ».

La mini-scierie DiY de la Compagnie du Bátar en pleine action :

La future figure de proue du drakkar. © DR

Du coup, la construction prend du temps, même pour un navire qui affichera un modeste 5 mètres. Pas de quoi faire fuir la population locale ou rivaliser avec la série Vikings, mais un pari osé pour l’équipe qui avoue n’avoir aucune connaissance en construction navale. « Il y a deux ans, nous avons visité le musée des navires vikings de Roskilde, près de Copenhague, dit Benjamin Dubois. Lorsqu’on leur a expliqué notre projet, les techniciens de l’atelier de reconstitution des drakkars nous ont accueillis à bras ouverts. »

Les Bátars se diversifient sur OpenDesk

Pour financer leur association, la compagnie s’est inscrite sur le réseau OpenDesk en 2014, pour fabriquer et vendre des tabourets, des ruches, des bureaux, même des montures de lunettes. « On avait besoin d’une CNC pour faire tout ça, mais on n’avait pas les moyens. Elle aussi, on l’a conçue et fabriquée nous-mêmes. »

La CNC du Bátar en cours de montage. © DR
La vente de mobilier OpenDesk finance le projet de drakkar. © Quentin Chevrier

Le bouche-à-oreilles fonctionne et le carnet de commandes se remplit. A tel point que l’équipe réfléchit à la création d’une start-up. La raison de leur présence au Fablab Festival de Toulouse ? « On ne connaissait pas vraiment l’univers des fablabs », précise Benjamin Dubois qui a découvert récemment celui d’Artilect, organisateur de l’événement. « Mais nous nous retrouvons totalement dans l’état d’esprit, nous sommes des makers extrêmes. »

Compagnie du Batar on Twitter

Prévue pour l’été 2016 sur le lac de Saint-Ferréol, la cérémonie de mise à l’eau promet d’être épique. Pour reconstituer dignement un baptême viking, les Bátars ont déjà prévu casques, armes et armures fabriqués « avec un ami chaudronnier ». Ragnar, le héro de Vikings, n’aura qu’à bien se tenir.