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Des prototypes de jeux vidéo pas comme les autres

«Jeu de mains», un jeu vidéo où l'interaction se passe hors écran, a été réalisé à la Plaine Images de Tourcoing. © Charles Blondelle

Ce week-end à Lille, on pourra jouer à douze protos réalisés dans le cadre d’une gamejam qui a réuni 150 artistes, étudiants, développeurs et gamedesigners au début du mois.

Ils étaient 150 artistes, étudiants, développeurs ou designers de jeu vidéo réunis à la Plaine Images de Tourcoing début novembre pour une gamejam de 48 heures menée sous l’égide de Game IN (qui regroupe les entreprises de la filière jeu vidéo dans le Nord) et Pictanovo dans le cadre du festival Zoo Machines. Une session de création intensive en ateliers participatifs improvisés qui a permis la réalisation de douze jeux insolites, répondant autant à l’idée de créer des expériences de jeux inédites que de sortir de l’écran. Douze jeux que le public pourra tester le week-end prochain au Musée d’histoire naturelle et à L’Hybride de Lille.

«Jeu de mains» et lien social

«Ce qui est particulièrement intéressant avec ces jeux, c’est qu’ils sont à la fois simples et qu’ils permettent de ramener du lien social dans la traditionnelle optique multijoueurs», explique Marc Lavigne, délégué général de Game IN. C’est le cas du Jeu de mains conçu par l’artiste Tatiana Vilela et son équipe. Le but du jeu est très simple : aller toucher la main de son partenaire à travers une forme de tissu noire en empêchant l’équipe adverse de faire de même.

«Jeu de mains» au Zoo Machines Festival:

Composée de matière cotonneuse, ouatée, accessible par une ouverture en forme de lèvres donnant sur un conduit tubulaire puis sur un espace vide en son centre, la box qui sert de plate-forme renforce à l’évidence la nature curieusement organique, sensuelle, voire intimiste d’un jeu particulièrement tactile. « C’était déjà le cas l’an dernier dans le jeu qu’avait conçu Tatiana », rappelle Marc Lavigne, en évoquant Ad Sono, où deux joueurs se faisant face devaient presser simultanément les cinq boutons sanglés sur leurs corps dans une chorégraphie musicale et lumineuse. « Il y a l’idée de créer une excitation du toucher, mais sans toucher à une manette ».

La réalité diminuée de «The Infinite Viking»

«The infinite viking», un jeu réalisé lors de la webjam du festival Zoo Machines. © Charles Blondelle

Procédant d’un amusant principe de réalité diminuée – pour « aller à l’encontre de cette mode de la réalité augmentée », comme le souligne son principal concepteur, le développeur de jeu vidéo Kevin Bradshaw – The Infinite Viking transpose l’habituelle option de jeu à deux contre l’ordinateur à travers un dispositif où le joueur qui manipule le personnage à l’écran ne le voit pas, et doit ainsi suivre les consignes vocales de son coéquipier qui visualise seul la situation. Par ailleurs, le joueur « aveugle » n’utilise pas de manette de jeu, mais des figurines de papier reproduisant les personnages et le décor du jeu, et dont le simple mouvement manuel capté par une webcam est retranscrit en temps réel dans le jeu vidéo proprement dit. « Toute la difficulté et la richesse du jeu résident dans le temps de latence entre ce que le premier joueur voit et ce que le second joueur fait », explique Marc Lavigne. « Il ne faut aller ni trop vite, ni trop lentement, mais être parfaitement synchronisé. C’est ce principe d’interaction « diminuée » qui rend le jeu encore plus amusant. »

«The infinite viking», de Kevin Bradshaw:

L’expérience vous tente? Testez les douze jeux le vendredi 28 novembre (19h-23h30) et le samedi 29 novembre (12h-17h), au Musée d’histoire naturelle et à L’Hybride de Lille.

Toutes les infos sur le site du Zoo Machines festival