Makery

L’argent, les makers et Makery à Europe Refresh

Les labs et makers présentent leurs projets de crowdfunding, comme l'imprimante 3D Mondrian. © Quentin Chevrier

Europe Refresh est le premier salon européen du financement participatif, en vrai, en dur, mais tout de même à deux points géographiques distants. La première étape a eu lieu le week-end du 3 au 5 octobre à Bruxelles aux Halles de Schaerbeek. Ce week-end du 10 au 12 octobre, c’est dans le tout nouveau Carreau du temple, en plein centre de Paris, que sont réunis quelque 40 projets sélectionnés pour « exporter » IRL le concept du crowdfunding.

Makery est associé à l’événement et réunit dimanche après-midi une jolie brochette de makers issus de labs (présentés en bas de page) et qui viendront à la fois présenter leurs projets, leur démarche de travail coopératif, open source, fureteuse et pas forcément marchande, en soulignant et montrant ce que le financement participatif a pu apporter à leurs projets. D’où le titre, un peu ironique, que nous avons donné à cette après-midi d’atelier à « halle ouverte » : Les makers prennent l’argent (du crowd).

Le crowdfunding lève chaque année de plus en plus d’argent, et touche désormais tous les secteurs d’activité, de la mode en passant par la technologie, l’art, et même la construction. Les makers, les artistes ont les premiers basculé dans ce système qui part d’un projet et fait appel à la générosité de tous via des plateformes dédiées type Kiss Kiss Bank Bank, Ulule ou Kickstarter, soit en mettant en place leur propre campagne d’appel aux dons (ce que fait avec succès Wikipédia chaque année depuis sa fondation, levant des millions de dollars sans difficulté).

De la Foldarap (cette imprimante 3D pliable dans une valise) jusqu’au kit open hardware de Weio pour prendre un exemple récent, les appels aux dons sont multiples dans l’univers de la fabrication numérique, certains dépassant allègrement la demande initiale, d’autres ayant plus de mal à atteindre le grand public, de plus en plus sollicité. La Paillasse a réussi son appel aux dons pour aménager ses nouveaux locaux en juin dernier à hauteur de 22000 euros. Les sommes ne sont peut-être pas énormes, mais elles dessinent une forme de mutualisation des investissements, une communauté de production qui va bien avec la source du mouvement maker.

Dimanche 12 octobre, au Carreau du temple, de 14h à 18h (entrée libre), des artistes, bidouilleurs, designers, cogniticien, bricodeurs, ouvrent leur atelier pour partager un moment autour de leurs pratiques. Puisque l’argent du crowdfunding n’est pas que philanthrope, il sert vraiment ! La preuve avec notre brochette d’invités, présentés ci-dessous.

Bear BoomBox, l’ours ghettoblaster d’Antoine Kik. © Brigade Neurale

Antoine Kik. Cet artiste membre du Graffiti Research Lab s’active sur la Bear Boom Box (un détournement musical d’ours en peluche) et la Decay Box (un orchestre de fruits en décomposition). Antoine se dit « curieux d’en savoir plus sur le crowdfunding, pour peut être développer certains de [ses] projets. »

La Foldarap se prépare pour ce dimanche. CC Emmanuel Gilloz

Emmanuel Gilloz. Le fondateur du fablab OpenEdge déplie son invention, la Foldarap, une imprimante 3D open source qu’on transporte dans une valise. Le crowdfunding a permis de « faire connaître, développer et vendre mes modèles d’imprimantes 3D pliables et open source ». 16 600 euros ont ainsi été récoltés (sur 6 500 demandés) pour la Foldarap.

Adrien Bracq, cofondateur de La Machinerie, en plein robot show. © La Machinerie

La Machinerie. Le fablab et espace de coworking d’Amiens présente un robot fait-main ayant concouru pour la coupe de France de robotique ainsi qu’un mini robot marcheur et quelques surprises ! La Machinerie a levé 15 000 euros en prêt participatif, une forme nouvelle de financement participatif, pour aménager et équiper le lieu avant son ouverture, en septembre 2014.

Maurin Donneaud teste une des touches de son tapis-clavier. © Maurin Donneaud

Maurin Donneaud. Le designer de textiles augmentés, membre du hackerspace parisien la Blackboxe, présente Keyboard, un prototype de matrice d’interrupteurs textiles. Pour le développement de la connectique e-textile de ces capteurs, Maurin Donneaud a fait appel au savoir-faire d’une entreprise de fabrication textile stéphanoise. Aujourd’hui, il doit trouver des partenaires pour mutualiser la production industrielle de sa solution. Il est aussi à la recherche de financement pour acquérir les outils qui lui permettront de produire ses textiles interactifs. Le coût de son projet s’élève à 15 000 euros.

Romain Rouyer. Le fondateur du laboratoire ouvert de sciences cognitives CogLab propose une expérience interactive à partir des ondes cérébrales des visiteurs. Le Coglab fait partie de du biohackerspace parisien La Paillasse (laboratoire scientifique ouvert à tous) à Paris. La Paillasse a pu aménager ses nouveaux locaux (précisément 750m² sur deux étages) grâce à un crowdfunding de 22000 euros (sur un objectif de 14000 euros) via le site Kiss Kiss Bank Bank.

Ce jour-là, il faisait plutôt beau à Paris, Tokyo et New-York, d’après les Little Umbrella de We Love The Net. © Quentin Chevrier

We love the Net. Le collectif parisien présente sa collection d’objets artistiques connectés, les Happy Trucs : Little Umbrella, le parapluie cocktail météo, Arrêt demandé, qui clignote à l’arrivée du bus de votre choix, la Machine à pétard datadada, un objet en forme de manifeste dada de la data, Pegman Coin, une monnaie alternative critique, la maquette des Dessous de L.H.O., un livre documentant un hack artistique de Google. Deux projets portés par des artistes membres de We Love the Net ont été finalisés grâce au financement participatif : le Pegman Coin, monnaie d’échange alternative, a bénéficié d’une campagne Kiss Kiss Bank Bank à hauteur de 3026 euros en avril 2013, Les Dessous de L.H.O. a obtenu 3004 euros, toujours sur Kiss Kiss Bank Bank, en juin 2014, pour l’édition d’un livre d’Albertine Meunier sur son détournement artistique des résultats de Google des ready-made de Marcel Duchamp.

Makery animera également un atelier d’initiation au montage électronique avec des Littlebits.

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Aujourd’hui on joue/découvre les LittleBits. Simplissime. #littlebits #sensor #led #servo #moteur

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Le salon Europe Refresh a lieu au Carreau du temple, Paris 3 (plan), du vendredi 10 octobre 18h au dimanche 12 octobre 18h. L’atelier makers se tiendra le dimanche 12 octobre de 14h à 18h.

Le site web d’Europe Refresh