Makery

Un petit tour avec Cowotour dans les labs franciliens

L'espace du WoMa, dans le XIXe arrondissement de Paris. © DR

La Fonderie organisait en juin le Cowotour, des visites guidées de lieux d’innovation collaboratifs en Ile-de-France. Makery s’est glissé dans le parcours marathon consacré aux fablabs.

La Fonderie, l’agence numérique d’Ile-de-France, organisait dans le cadre de Futur en Seine la deuxième édition de son Cowotour, le 20 juin après-midi, sept promenades guidées et gratuites à la découverte des espaces de travail collaboratif de la région. Au menu des balades cette année, du coworking bien sûr, mais aussi la visite de trois fablabs qui témoignent de la diversité des pratiques dans ces lieux de fabrication. Un groupe hétérogène d’une douzaine de personnes, conduites par deux responsables de la Fonderie, est parti sillonner Paris et Montreuil à un rythme marathonien. « J’ai choisi ce tour, car je baigne dans le coworking et j’avoue que l’univers des fablabs m’intrigue », explique Thomas Birault, l’un des inscrits à la visite, qui travaille sur un projet de coopération culturelle internationale.

Les quatre étapes du Cowotour des fablabs

14h, premier arrêt à Maker/Seine

Maker/Seine (fablab/artlab, Paris), ouvert en janvier 2014, « nous créons du design dans un lab et nous exposons les œuvres des artistes dans cette galerie », explique Sarah Goldberg, qui gère ce fablab associatif installé dans des locaux de la Cité Internationale des Arts.

Après les démonstrations d’impression sur MakerBot puis sur ProJet 260C, le public réagit d’emblée avec des questions très pragmatiques : qu’en est-il des coûts ? des brevets ? des revenus ? « Notre objectif est de trouver un équilibre financier entre fonds propres, crowdfunding et services pour réinvestir dans des projets de co-production artistique », précise-t-elle. « Les subventions publiques sont aléatoires, il faut trouver un juste milieu qui garantit notre autonomie. »

A la grande surprise des visiteurs du Cowotour, Sarah Goldberg de Maker/Seine explique que l’impression 3D existe depuis plus de trente ans. © Carine Claude

 

« Les imprimantes 3D, c’est comme les cafetières Nespresso. Maintenant que tout le monde va se lancer sur les machines, les coûts vont chuter et les fabricants vont se battre sur les matières premières. Comme pour les capsules. »

Sarah Goldberg, Maker/Seine

 

15h30, ICI Montreuil

Changement d’échelle avec ICI Montreuil, immense makerspace aux dimensions industrielles installé sur les 1 700 m2 d’une ancienne usine de matériel électrique en proche banlieue parisienne. Plus de 150 résidents – artistes, artisans, entrepreneurs, start-up – peuplent cette SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) créée en janvier 2013. « Nous ne sommes ni vraiment un fablab, ni un espace de coworking, ni un incubateur, mais une usine de création, un lieu professionnel qui permet aux entrepreneurs de se connecter et de développer leur activité artistique et technologique », expose Nicolas Bard, responsable de la coopérative qui présente les installations du futur lab numérique.

« Après 10 mois d’activité, nous étions déjà rentable », affirme-t-il. « Mais la rentabilité ne peut être obtenue qu’à partir d’une certaine échelle d’activité. »

Nicolas Bard, co-fondateur d’ICI Montreuil, qui fait partie des 14 structures retenues par l’appel à projets « fablab » lancé en 2013 par le ministère du Redressement productif. © Carine Claude

17h30, WoMa

Avant d’atterrir à la Fonderie pour un bilan du parcours, le groupe se pose au WoMa, une fabrique de quartier de 200 m2 implantée dans un coin populaire du XIXe arrondissement. L’association qui revendique son ancrage dans le lien social, devient un ERP (Établissement Recevant du Public) en septembre et ses sept cofondateurs envisagent un passage en SCIC.

« J’ai vu des choses très différentes, mais on est dans le même ADN », souffle Béatrice Thèves-Engelbach, l’une des visiteuses qui réfléchit à un projet de makerspace sur Rueil. « Nous sommes ravis de voir que ces visites mobilisent le public, mais l’objectif serait aussi de toucher davantage les responsables de ressources humaines pour imaginer comment le fonctionnement de ces espaces pourrait améliorer la qualité de vie des travailleurs », dit Olivier Etienne, responsable technique de la Fonderie.

Des apprentis s’activent au ponçage pour un projet de design du WoMa. © Carine Claude

 

Pratique

Le prochain Cowotour se déroulera à l’été 2015. Inscriptions et informations sur www.lafonderie-idf.fr