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Festival Le Vent en Poop : en avant, hack !

A quoi ressemble un festival de hack ? Les 14 et 15 juin, le Loop organisait son Vent en poop sur le site de la caserne de Reuilly à Paris. Un squatt officiel qui réunit un ensemble d’acteurs associatifs DiY.

Hacker à deux pas du centre de recrutement de l’armée de terre, il fallait oser. Le Loop, qui organisait les 14 et 15 juin derniers les deux jours portes ouvertes à la Caserne de Reuilly (en partie désaffectée), ne manque décidément pas d’humour: la deuxième édition de son festival de hack porte le titre fleuri « Le Vent en Poop » (en anglais, poop a un sens scato). Ce hackerspace squatteur célébrait la bidouille multidisciplinaire dans une désorganisation ambiante revendiquée comme marque de fabrique. « Il faut dire que j’ai terminé le programme hier soir, j’ai pas franchement tout en tête et ça va sans doute encore pas mal bouger », s’en amuse l’un d’eux, qui rappelle néanmoins aux visiteurs que prix libre ne veut pas forcément dire gratuit.

Le tout a pris la forme d’un sympathique capharnaüm éparpillé dans la cour du bâtiment militaire toujours en attente de réhabilitation (l’armée occupe encore une toute petite partie des lieux), mais qui accueille un collectif associatif avec Emmaüs, un centre d’hébergement d’urgence, des collectifs d’artistes squatteurs de la Gare XP (précédemment dans le 14e) du Jardin d’Alice (précédemment dans le 18e), la Blackboxe (hackerspace, précédemment dans le 18e), le Loop (hackerspace), Technopol… Entre deux démonstrations s’y croisaient activistes, hackers, tricoteurs, luthiers électro et auteurs d’objets BiY pas franchement identifiés.

Le bilan « datalove » de ce Poop 2014:

Les visiteurs ne sont pas là par hasard, à l’instar de ces témoignages postés sur Twitter:

A noter, le joli succès du scanner de livres DiY présenté par la Quadrature du Net qui permet de numériser jusqu’à 700 pages de l’heure sans torturer son bouquin.

Démonstration du scanneur à livre à la Quadrature en octobre dernier.

Avec deux conférences simultanées par heure, de nombreux workshops plus ou moins pointus – s’accrocher pour celui sur le langage GO, nouvel « esperanto » de la programmation – et même une webradio, le menu des interventions, plus que dense, était loin d’être farfelu. On peut d’ailleurs écouter certains enregistrements par ici. Celle sur le libre appliqué au vivant de Valentin Lacambre – routard du Net indé et cofondateur de Gandi – s’attaque aux cartels de l’agroalimentaire et au protocole de Nagoya en leur opposant l’open source comme garant du patrimoine génétique des semences et de la liberté des agriculteurs. De quoi donner une petite soif pour aller siroter une bière artisanale à la buvette des hackers.