100 idées à la con au hackacon anti-hackathon

Poppal, une boîte de pop-corn lumineuse pour emmerder ses voisins au cinéma. © Hackacon

L’innovation en a pris pour son grade. Les trente participants du premier hackacon organisé par le Laboratoire arts et technologies de Stereolux à Nantes le 29 octobre ont laissé libre court à leur imagination fertile pour pondre protos débiles et applis totalement inutiles. Directement inspiré par le Stupid Hackathon, son cousin américain qui sévit à New York depuis 2014, ce sprint de prototypage au deuxième degré torpille le monde des start-ups et leur hackathon-mania. En ligne de mire : l’Internet des objets et la prolifération des applications censées révolutionner nos usages.

Comme il se doit, l’idée de ce hackathon des concepts à la con est née autour d’une bière entre les deux designers Bastien Kerspern et Camille Azam. « Sur le fond, le principe du hackacon relève du design critique, pour amener les entreprises à prendre de la distance et à réfléchir de manière plus responsable à ce qu’elles appellent l’innovation », explique Bastien Kerspern.

Ça n’est pas parce qu’il s’agit d’un hackacon qu’il n’y a pas eu de brainstorming, avec son paperboard, ses Post-it… © Hackacon
… et de l’authentique quoiqu’inutile bidouille aussi. © Hackacon

En guise d’échauffement, ce premier hackacon made in Nantes a été lancé le 28 octobre par une soirée de brainstorming autour de quelques thèmes hilarants (« L’ubérisation des problèmes gastriques ») ou un brin grinçants (« Endettons nos enfants ! » ou « Design Sinking », littéralement, le naufrage du design). Thèmes plutôt inspirants puisqu’ils ont donné naissance à six protos, dont un détecteur d’érection, un extrudeur de selles pour éjecter de gracieux colombins, une boîte de pop-corn qui s’allume quand on pioche dedans ou encore un bot traducteur bourré de tics obscènes. 

Le bot atteint du syndrome Gilles de la Tourette. © Hackacon 

« En tout, on a eu plus de 100 idées à la con que l’on va documenter sur notre site pour que d’autres puissent s’en emparer », précise Bastien Kerspern. Pour agrémenter les festivités, ils ont demandé aux participants de construire un « Business Mortel Canevas » afin de pousser leurs protos sur la voie d’un « business model totalement irresponsable » et de restituer le tout pendant un « pitch exquis », « sorte de mix entre un Pecha Kucha et un cadavre exquis », sur fond d’images aléatoires piochées sur le Net alternant portraits de Charles Pasqua et photos de râpes à fromage. La suite ? « Aucune idée, reconnaît Bastien Kerspern. Mais pourquoi pas des contre-programmations pendant des start-ups week-ends. » Très dada, tout ça. 

Le site du hackacon

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