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(Français) Apprentis sorciers du cerveau augmenté

Aux Etats-Unis, des starts-up comme Thync vendent déjà des boîtiers de stimulation cérébrale. © Thync

Si l’impact des smartdrugs sur la productivité est difficilement quantifiable, elles font bien partie de la société, à en juger par cette levée de bouclier des étudiants anglais et de certains scientifiques alors que le gouvernement britannique va légiférer dès avril prochain sur les “drogues légales”, en y incluant les noothropes. A quand l’époque où le bannissement d’une substance aura un impact sur les résultats d’une génération d’étudiants ? Toujours est-il que l’expérimentation sur le cerveau en dehors du corps médical n’est plus considérée comme tabou, mais plutôt comme une nouvelle frontière.

Vivant quotidiennement avec les algorithmes informatiques, certains tentent mettre leur cerveau à niveau comme un nouvel iPhone. Même les drogues psychédéliques se réinventent façon “smartdrugs”, ainsi ces études sur les vertus supposées du microdosing, une prise infinitésimale de LSD pour une journée super productive mais sans les hallus ! Du côté de l’électro-stimulation et l’open BCI, il s’agit d’étendre le dialogue des signaux biologiques d’avec le numérique, en ciblant de plus en plus précisément. Le branchement ultime c’est directement sur le cerveau, là où la science rejoint les rêves transhumanistes dont certains ont fait les frais, comme l’histoire de ce neurologue qui a tenté, au péril de sa vie, de s’implanter des électrodes directement dans le cerveau.

“Le plus efficace reste encore les smartdrugs” selon Vincent qui consomme régulièrement des noothropes. Ces derniers diffèrent des smartdrugs car ils sont assimilés à des compléments alimentaires et n’ont, en principe, pas d’effets indésirables, ni ne provoquent d’addiction. “J’ai testé un trentaine de produits…”. On manque évidemment de recul mais certains tentent de combler ce vide statistique, Vincent cite “les travaux astronomiques” réalisés en ce sens par, qui a fait un passage à la Paillasse. Le modafinil, bien qu’il ne soit pas légal sans prescription, reste le plus cité sur la toile et on le trouve facilement sur des pharmacies en ligne contre un certificat sur l’honneur d’être narcoleptique.

Le modafinil doit son succès fulgurant au film “Limitless” – et désormais une série – qui raconte l’histoire d’un écrivain raté qui mis en contact avec un nouveau médicament – fictif –, le NZT, se met à utiliser son cerveau à des niveaux jamais atteints. Et la rumeur a fait le reste, le NZT serait un fac-similé du moda. “L’effet d’éveil est indéniable, l’augmentation cognitive elle, est différemment apprécié selon les individus” rappelle Vincent. Egalement à l’actif de son succès, les expérimentateurs relèvent peu d’effets indésirables, contrairement à l’Adderall, une amphétamine prescrite contre l’hyperactivité et qui provoquerait de méchantes addictions sur les campus, comparables à celle de la methenphétamine.  

Nouveaux esclaves de la productivité

Le monde de l’entreprise n’est pas épargné, sur le modèle de Limitless, on ne compte plus les blogs qui racontent des progressions sociales ultra rapides, grace aux produits. Des startups n’hésitent plus à s’attaquer à ce marché, visant carrément tous les salariés d’un service ou d’une entreprise. C’est notamment le cas de l’américain Noothrobox, une startup sur laquelle Andreessen Horowitz, célèbre business angel américain – qui a financé notamment Oculus – a misé deux millions de dollars. Une pratique qui ne semble pas du goût des membres d’un des groupes Facebook les plus actifs sur les noothropes et qui comptent plus de 11000 membres, plus adepte du développement personnel qu’à une distribution verticale de noothropes.

Si l’impact des smartdrugs sur la productivité est difficilement quantifiable, elles font bien partie de la société, a en juger par cette levée de bouclier des étudiants anglais quand leur gouvernement s’est mis en tête de légiférer sur les drogues légales, en y incluant les noothropes. A quand l’époque où le bannissement d’une substance aura un impact sur les résultats d’une génération d’étudiants ? Toujours est-il que l’expérimentation sur le cerveau en dehors du corps médical n’est plus considéré comme tabou, plutôt comme une nouvelle frontière. La vie quotidienne sous le joug des algorithmes, voilà sans doute ce qui pousse certains a tenter d’updater leur cerveau comme une nouvelle itération d’iPhone et on compte même ça et là des expériences qui relèvent carrément de la chirurgie. 

http://www.independent.co.uk/student/istudents/study-drugs-are-modafinil-noopept-and-nootropics-essential-in-helping-students-on-the-road-to-exam-a6763781.html

https://www.foc.us

http://www.foc.us/focus-lucid-dreams

http://www.foc.us/focus-edge/

http://www.thync.com

In the 1956 film classic Forbidden Planet, Dr. Morbius uses the “plastic educator” to gain vast amounts of alien knowledge.

 

» What is a “nootropic”?
A nootropic (from Greek noos ‘mind’ + tropē ‘turning’) is a substance – synthetic or natural – that enhances cognition while being non-toxic and non-addictive.

» Are stimulants (Ritalin, Adderall etc) nootropics?
While stimulants can seem to have enhancing effects they are not considered as such since they have side effects and can be addictive.

http://sciencebeta.com/rtms-cocaine-addiction/ Transcranial Magnetic stimulation

http://foc.us4.list-manage2.com/track/click?u=3529e8f1c2a9d787c90452936&id=ed4a2fca06&e=23b8943b84

http://frywolitki-tatting.blogspot.fr/2015/12/andreessen-horowitz-invests-2-million.html