«Futurs non conformes», la nouvelle expo en ligne du Jeu de Paume

 
Des chaises hybrides ou la débrouille comme désobéissance technologique. © Ernesto Oreza

Nicolas Maigret a été récemment primé pour son travail The Pirate Cinema, une installation artistique et un livre sur les consommations numériques pirates. Il est aujourd’hui commissaire de l’exposition Futurs non conformes en ligne depuis le 12 avril sur l’espace virtuel du Jeu de Paume. Conçue comme un programme de recherche, l’exposition déploie les thématiques centrales propres à l’œuvre de l’artiste : la critique d’une « propagande de l’innovation », les dysfonctionnements des progrès techniques et leurs détournements artistiques.

L’exposition se divisera en trois cycles de six mois. Le premier, #1 Mythologies, se déroule d’avril à octobre et réunit le travail d’artistes qui critiquent l’uniformisation des désirs technologiques. On y retrouve le film d’animation de Julien Prévieux sur les brevets gestuels What Shall We Do Next?, le webdoc décrypteur du World Brain de Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon, ou la data-visualisation d’anticipation The future, as foretold in the past de la designeuse italienne Giorgia Lupi.

On remarquera le blog Technological Disobedience créé pour l’exposition par le designer cubain Ernesto Oreza. Le projet revient sur l’histoire de Cuba et l’émergence d’une véritable culture de la bidouille et du bricolage après l’embargo étasunien. Une inventivité cubaine à rapprocher du mouvement « Gambiarra » des Brésiliens (dont nous vous avions parlé) et que Nicolas Maigret fait dialoguer avec les artefacts du blog-inventaire Supercargo de Peter Moosgaard. L’artiste « post-internet » questionne l’influence des objets de consommation occidentaux et rend hommage au culte du cargo des îles Mélanésiennes. 

Pour voir l’expo en ligne, c’est ici

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